Si les ambitieux orgueilleux qui prennent le pouvoir avaient la mémoire de l'Histoire, ils resteraient chez eux. Ils s'éviteraient les désillusions, les déceptions, les tracas, les ennuis et tous les attentats à leur tranquillité qui peuvent jusqu'à mettre en danger leur vie. Ils se rappelleraient que les fins de mandat, de règne finissent mal et souvent très mal. Les exemples sont nombreux ailleurs: César, Alexandre, Cléopâtre, Lincoln et chez nous, Henri IV avec Ravaillac, Louis XVI sur l'échafaud, Napoléon à sainte Hélène, le numéro 3 à Sedan, De Gaulle à Colombey. Les petits ont un sort qui ne les grandit pas - mais c'est de naissance - et ils entrent dans les poubelles de l'histoire sous les quolibets, les crachats, les huées. Ils sont trop nombreux pour les citer.
Ils se font un cadeau empoisonné car le pouvoir est insaisissable. Il se délite dès qu'il est en main. Ils ne tiennent en réalité que son apparence, ses apparats: le grand cordon de la légion d'honneur, les apparitions solennelles au son de la Marseillaise, les vœux du Nouvel An, les nominations, les dissolutions. L'état de disgrâce est une fatalité qui les condamne au chagrin et ils feraient presque pitié s'il ne l'avait pas cherché.
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