Le nettoyage du disque dur est nécessaire mais insuffisant. Tous, nous subissons des agressions, souffrons de déceptions, c'est notre quotidien. Mais on n'est pas dépressif, on relativise, on esquive, on s'en moque et, surtout, on oublie. La vie est trop occupée pour s'en préoccuper, s'y fixer. Il faut travailler, s'amuser, aimer, avancer, découvrir.
Ceux qui dépriment ne suivent pas ce chemin. Ils ont des mauvaises pensées, en deviennent prisonniers. Leur mal de vivre est plus fort que l'envie d'être heureux. Il transforme la bonne odeur que dégage le foin coupé, le parfum de la rose, le bouquet d'une vieille bouteille en des sensations sans intérêt et son esprit ne secrète que des pensées qui l'accusent, le déprécient, lui donnent envie de rien sauf l'angoisse de ne plus être celui qu'il était.
Quand, comment et pourquoi cette transformation de l'humeur sont les grandes questions que pose le dépressif. Lui seul devrait pouvoir y répondre mais il ne le peut pas, englué dans son marasme . Il est comme le noyé qui se débat avant de sombrer. Il voudrait nager mais il ne sait plus. Ceux qui voudraient le sauver n'ont que des ceintures de sauvetage à lui envoyer et ils sont loin.
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