On a deux vies.
La vie publique est visible, ostensible, externe. Elle règle les rapports avec la société dans le travail, les voyages, le shopping, etc.. Elle oblige à se plier aux usages, à la loi, etc..
La vie privée est personnelle, intime, interne. Invisible, silencieuse, elle se parle à elle-même dans un soliloque quasi-permanent.
Tout les oppose et pourtant elles cohabitent, bien forcées puisqu'elles ne font qu'une. Ce conjugo n'admet pas le divorce. Le sachant dès le début, l'habitude est vite prise d'afficher l'une et de cacher l'autre. Ce double jeu permanent n'est pas une sinécure et même avec l'entraînement des ans, des ratés sont possibles si l'une devient dominante.
La publique est facilement extravertie, exubérante, extravagante. La privée submergée se tarit, développe de moins en moins de pensées puisqu'il n'y a personne pour les écouter, l'autre étant occupée à discourir et finit par se taire Tonitruants, les viveurs publics occupent la scène, l'actualité. Ils parlent sans savoir, se croyant intéressants.
On ne connaît les autres que par accident. Au contraire des précédents, les privés ont abandonné la voie publique. Ils ne votent pas, ne défilent pas. On ne sait rien d'eux car ils ne parlent pas, n'écrivent pas de livres, n'ont pas de blogs. Retirés à la campagne ou dans un appartement, ils vivent entourés de livres, pensent, réfléchissent, absorbés par eux-mêmes, se suffisent à leur bonheur ou à leur malheur.
On doit pouvoir en dire plus si on a envie de continuer à parler de la troisième vie, celle dont on ne sait rien.
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