Voici un pays riche, blanc, fier, qui souhaite retrouver sa liberté, son indépendance. Marié de son plein gré, il y a plus de 40 ans à un parti qu'il trouvait beau, désirable, il veut s'en séparer. Ce n'était, en réalité, qu'un mariage arrangé, sans passion, d'intérêt. Les années ont passé, ont fait, comme d'habitude, leur travail de sape, les bonnes raisons ont disparu. La mariée n'est plus belle. C'est la tradition, la séparation est normale, elle était prévisible, inévitable. Pas de quoi en faire un drame. Mais l'autre parti est de mauvaise foi, c'est fréquent. Il proteste, conteste, conditionne, exige des compensations, un dédit, le paiement unilatéral des avantages réciproques du temps de l'union. La dominante, celle qui imposait ses lois, ses directives veut maintenir une tutelle pour préserver ses intérêts dans les affaires de l'autre. La formule de l'indépendance dans l'interdépendance est ressortie. On sait qu'elle ne marche pas. On ne peut pas ne pas être en l'étant un peu. Le retour à la guerre chaude, froide ou tiède est obligatoire.
La liberté ne se conquérant plus, en nos temps pacifiés, par les armes, les armées restent sur leurs positions, dans les casernes. Seuls les diplomates fourbissent leurs arguments, attaquent, contre-attaquent. La lutte est féroce, les deux ex-moitiés ne s'épargnent pas. Heureusement les enfants sont grands.
Messieurs les Anglais, on comprend votre soif de liberté, votre envie de larguer les amarres, de repartir au large, c'est atavique. Madame l'Union, faites un effort, signez un accort à l'amiable, libérez l'Angleterre de ses chaînes conjugales. Elle est trop vieille pour le conjungo. comme étaient trop jeune ceux qui pauvres, noirs ou jaunes se sont libérés de vous quand vous les colonisiez. Ils ne payèrent pas les dégâts qu'ils subirent, ne remboursèrent pas les investissements qu'ils reçurent. L'Angleterre, en remerciement des services rendus d'antan mérite la même sympathie, le même traitement.
VIVE LA GRANDE BRETAGNE LIBRE, VIVE L'EUROPE FRATERNELLE.
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