L'homme de la fin du siècle ne tiendra de personne mais de la force des choses qui l'auront modelé à leur usage.
Ayant survécu à l'air empoisonné du temps, il vivra dans un caisson étanche réfrigéré, à l'abri d'une température voisine de l'eau bouillante.
Personnage central d'un écosystème performant, intelligent, autonome, assis sur un récupérateur des eaux sales et usées qu'il régénérera pour faire des excrétas des ingestas enrichis d'une pastille de suppléments essentiels, il n'aura rien à faire.
Branché sur un monde virtuel qui remplacera le réel devenu un désert planétaire, il restera en état de veille pour mener une existence de rêves programmés à la demande et délivrés par un million de chaînes vivants de la publicité.
Cette autarcie incomplète lui assurera une liberté complètement surveillée qui lui enlèvera tous les soucis que ses père et mère n'avaient jamais su gérer. Ne pensant plus, débarrassé des souvenirs qu'il n'a jamais eus, l'homme de la fin du siècle a un bel avenir. On comprend l'espoir qu'il fait naître et l'acharnement mis aujourd'hui pour en hâter l'avènement.
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