Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 13 février 2023

ATTENTION, C'EST DU LOURD

Le plaisir que donne la joie de nager dans le bonheur est le graal, le but, l'objectif. Il dépend du caractère, de la chance, du hasard et sa force forge le  destin.

L'ambition l'espère dans le pouvoir, la richesse, la gloire.

Le savant se fatigue à chercher, calculer, inventer.

L'artiste cultive ses sens, fait travailler son imagination, ses doigts.

Le paysan bine, sème, récolte, engrange.

L'éleveur aime ses vaches, ses agneaux, ses poules, ses lapins, ses pigeons, les nourrit, les soigne, les mène à l'abattoir pour être tués, dépecés, mangés.

Les parents ont des enfants  qu'ils entreposent au jardin , à l'école, au collège, au lycée, à l'apprentissage, à la faculté, pour les préparer au travail, au chômage, au carnage, à l'hôpital, à la morgue.

Le croyant atteint de folie extatique d'origine hépatique croit à une vie éternelle dans un paradis artificiel. 

Vous comme moi, suivons le sage qui nous guide sur le chemin de  la Félicité. Il s'appelle Cébès, un philosophe grec de Thèbes qui vivait au Vè siècle avant J.C.  Il nous décrit le tableau qu’il aurait vu dans un temple dédié à Saturne. La description qu’il en fait reprend le discours que tient un noble vieillard qui avait connu le donateur, à des visiteurs. Minutieux, il analyse les lieux, les personnages, leur allure. C’est, en réalité, une peinture qui appartient au musée imaginaire. Rien n’a été oublié dans cette allégorie de la vie. Toutes les tentations, les périls, les obstacles sont rencontrés. La façon d’y échapper est expliquée. Ce tableau est une boussole qui trace la bonne étoile. Vous le trouverez en librairie après les pensées de Marc-Aurèle et le manuel d’Épictète sous le titre « Le tableau de Cébès ». Le mien est dans un classique Garnier.

Pour l’apprécier il suffit de suivre le guide. Il vous mène à la Félicité après vous avoir fait traverser la Vie et y avoir affronté l’Imposture, l’Erreur, l’Ignorance, les Opinions, les Convoitises, les Voluptés, la Fortune aveugle, folle et sourde, l’Incontinence, la Débauche, l’Avidité, la Flatterie, la Punition, le Chagrin, la Douleur, les Lamentations, le Désespoir, l’Infortune, le Repentir. Il vient au Secours, l’arrache à ses Misères avec la Volonté, la Croyance qui conduit au Vrai Savoir. Le chemin est difficile et aboutit à la Patience, aux Vertus, à la Science, à la Justice, la Tempérance, la Modestie, la Liberté, la Douceur. Le terme est la Félicité qui couronne celui qui a remporté tous les combats.

Le tableau de Cébès est une image, une leçon, une prière. Sa dialectique en fait un chef d’œuvre de beauté, de force et d’intelligence. Mais Cébès n’était qu’un philosophe. Il n’a pas créé de religion. Il ne s’est encombré d’aucun dieu. Il donne les clefs du bonheur à ceux qui sont vertueux et respectent des valeurs comme la liberté, la justice, la douceur. Il n’est le prophète d’aucun paradis. Très terre-à-terre il se contente de montrer l’enfer qu’est la terre. On comprend que son tableau n’ait eu aucun succès, aucune influence car le monde fou qu’il décrit est celui dans lequel on vit.
PS: les 3 derniers paragraphes reprennent un post du 31 mai 2013.


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