Les parieurs sont les seuls à ne pas avoir de saint patron. Cette carence me trouble et je vais combler ce vide préjudiciable à une confrérie sujette à bien des vicissitudes, la chance étant capricieuse. Il convenait qu'ils puissent compter sur la bienveillance d'un intercesseur auprès de l'autorité céleste en charge du hasard à l'instar des pompiers, des chasseurs, des politiciens et de presque tous les métiers avouables ou pas. Une personnalité s'impose de façon indiscutable: Blaise Pascal coche toutes les cases du parfait saint patron même si sa canonisation n'a pas été décrétée. Janséniste, sa croyance était d'une qualité authentique, sa foi était pieuse, profonde, reconnue et il est mort encore trentenaire en quasi- état de sainteté comme son saint patron, un autre signe de sa destinée. Surdoué, il a atteint et conservé une célébrité par ses multiples casquettes: physicien, mathématicien, inventeur, théologien. La postérité a surtout retenu ses pensées et son fameux pari qui dit "... en prenant croix que Dieu est, si vous gagnez, vous gagnez tout, si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc pour qu'il est, sans hésiter".
L'apparente sagesse de ce pari ne doit pas faire oublier son caractère diabolique qui fascine les crédules et les envoient au couvent . Ils le prennent comme une vérité alors que ce n'est qu'une proposition mathématique qui dit seulement que plus une promesse est merveilleuse (Dieu existe), moins elle est probable et à la limite, elle est invraisemblable.
En conclusion, Blaise Pascal ne sera pas seulement le patron des parieurs mais aussi celui des escrocs qui promettent la fortune pour 1 euro, du charlatan qui guérirait votre cancer avec de la poudre de perlimpinpin, de la crème anti-âge qui rendra à la douairière sa peau de pêche. Donc, oubliez Pascal, arrêtez de parier.
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