Monsieur le Président, mesdames et messieurs du jury.
On a cherché à arracher à mon distingué client un crime horrible sous le prétexte qu'un concours de faits, de circonstances, de coïncidences qui devait tout au hasard et à la malchance pouvait suggérer un enchaînement entre sa personne et la victime. Son silence a été interprété de la partie civile, le ministère public et l'instruction, comme une confirmation intime de la culpabilité. Faute de preuves tangibles, ils ont voulu des aveux. Ils n'en ont pas eu pour plusieurs raisons: la première est limpide: l'innocence, la seconde implacable est inscrite dans l'article 341 du Code de procédure pénale qui stipule que "la personne en examen ne peut être contrainte à faire des déclarations qui l'incrimineraient". L'article 6-1 de la Convention européenne des droits de l'homme exige le même respect et s'impose lui aussi à ce tribunal.
Je ne fais pas appel, mesdames et messieurs du jury, à votre pitié, à votre indulgence, même si je sais que vous en débordez. Je ne vous demande pas pardon, en son nom, pour un crime qu'il aurait pu commettre s'il n'était pas innocent; Je vous prie, en communion avec la solennité des lieux, de ne pas contredire la loi, de ne pas commettre un délit passible des tribunaux. Obéissiez à votre devoir de justice par respect sacré de la loi. Elle ne vous demande pas, elle vous ordonne de libérer mon client.
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