Le racisme est l'autre nom de la haine. Il saisit l'âme et l'esprit de celui qui se sent non seulement supérieur mais considère l'autre avec dédain. Lui, croit-il, appartient à une espèce respectable, l'autre à une engeance méprisable. L'histoire a montré et montre que certains vont jusqu'à estimer que leur droit de vivre n'est pas acquis.
Il y a des raisons à cette supposée supériorité. Souvent elles s'intriquent. La religion est pour moi la cause principale. Elle n'apparait pas dans les discours actuels sur le racisme redevenu sujet d'actualité. Cela serait vu comme une attaque insupportable d'institutions qui jouissent d'un prestige, d'une considération qui dépasse la vénération et d'une aura d'honnêteté sainte. Ces qualités rendent les religions intouchables, inattaquables. Le faire est commettre un crime de lèse-divinité. Osons le sacrilège car si Dieu existe, il doit rire et soupirer devant ces hypocrites qui associent bêtise, idiotie et folie. Cette religion ne marche pas seule, elle chemine accolée à un pouvoir conquis par les armes qui ont asservi la population fidèle à son passé et son ou ses dieux. Le glaive précédait la croix, le goupillon suivait le chassepot quand ils fallait convertir les indiens, les africains après les avoir envahi sous le prétexte qu' avec leur foi païenne et leurs étrangetés physique, alimentaire, costumière, ils étaient à la limite de l'humanité habillée de soie et d'acier, qui lisait la bible et chantait en latin les louanges d'un Dieu éternel tout puissant et miséricordieux. Leur conversion est un signe de plus de leur infériorité puisqu'elle montre qu'ils admettent que le nouveau dieu et tout ce qui va avec sont meilleurs que leur ancienne culture, civilisation et leur foi dans la terre, le soleil, la lune, la nature. Le conquérant colonisateur méprise sa conquête même soumise dans l'esclavage. On l'a vu partout en Afrique, aux Amériques.
Même quand une religion (la catholique) fait officiellement amende honorable comme avec Charles Quint et qu'il demande au pape de clarifier la situation épouvantable dans laquelle les conquistadors avaient plongé les occupants avec la fameuse controverse de Valladolid ( 1550 et 1551) qui reconnait que les indiens sont les légitimes possesseurs de leur territoire cela ne change rien et les esclaves locaux sont remplacés par des esclaves importés d'Afrique. Sa cousine, la protestante, n'a pas ces scrupules et la conquête du far-West est la quintessence du racisme avec l'élimination planifiée des amérindiens par l'extermination des bisons, les massacres de population par les armes, la maladie et pour les survivants le parcage dans des réserves. Cette conquête sauvage, impitoyable s'est faite avec la bénédiction des pasteurs qui parlaient au nom de la bible. Une autre religion monothéiste fait du racisme un curieux usage. Depuis longtemps, presque toujours même, ses fidèles en sont les victimes persécutés pour ce qu'ils sont, ce qu'ils font, ce qu'ils croient. Leur histoire tragique additionne tous les aspects les plus insupportables du racisme avec, en apothéose, la Shoah de sinistre mémoire. Parallèlement et inspirés par leur religion qui fait d'eux le peuple élu de Dieu, ils le pratiquent car, avec avec un tel parrainage, la croyance d'avoir été choisi, les ont persuadés d'avoir un lien exclusif avec le divin qui leur donne le droit de se sentir différents et même supérieurs. Les autres, les goys qui ne partagent ce privilège n'ont donc pas toutes les qualités afférentes à ce statut exceptionnel. De là est né un sentiment qui emprunte au racisme ordinaire ses composants. Aujourd'hui, il ne se cache pas et la guerre quasi-sainte qu'ils mènent contre les palestiniens pour prendre leur territoire au nom d'une antériorité inscrite dans le Livre sous-entend une haine méprisante que certains responsables clament ouvertement.
Les autres causes (culturelles, philosophiques, économiques, imaginaires) ne sont pas plus acceptables. Il ne leur manque rien pour être aussi abominables mais la prétention à la transcendance dont se parent ceux dont le racisme s'inscrit dans une logique biblique ou évangélique leur donne un caractère encore plus répugnant.
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