Monsieur le président, mesdames et messieurs du jury,
Je représente la partie civile . Elle m'a chargé de défendre la société en son entier contre l'injustice dont un de ses membres à été la victime. Un tribunal, le même que celui d'aujourd'hui avait en effet déclaré coupable un innocent, l'a privé de liberté et lui a retiré sa vie. Aujourd'hui, vous êtes là pour faire justice, lui rendre son honneur et punir les coupables qui ont rendu l'injustice.
Sur le banc d'infamie, je vous mets en premier, oui, vous, monsieur le président qui avez présidé le tribunal qui a condamné mon client et par la même déclaré coupable la société que vous aviez juré de protéger du crime. Votre indignité est totale, indubitable, effroyable. Vous avez trahi vos serments, votre raison d'être, votre hermine, la justice en avalisant les erreurs, en ignorant les incohérences, en vous moquant des évidences. Je réclame votre destitution, votre démission, votre incarcération.
Monsieur le procureur, vous, le pivot du procès, celui chargé par la loi d' être impartial , de surveiller l'instruction pour que le dossier soit sans lacune, qui avez fondé votre conviction sur une enquête policière qui brillait par ses faiblesses et proposé une peine au lieu de la relaxe ou du non-lieu pour satisfaire une société avide de bouc-émissaire , je n'ai pour vous que du mépris pour votre bêtise, votre médiocrité.
Que dire de l'instruction, de la police si ce n'est que ces deux institution se sont mises au service de l'injustice pour se débarrasser d'une affaire qui dépassait leur compétence, eux qui se sont contentés d'aveux extorqués par l'intimidation et la violence.
Je n'accablerai pas l'avocat de la partie civile. Il a mis son éloquence au service d'une indignation bien simulée, en grand professionnel des prétoires.
In fine, ce sont les jurés qui, stimulés par des conseillers peu scrupuleux, je parle du président et de ses assesseurs, qui, théoriquement, sont les principaux coupables de l'infamie qui a retranché de la vie un innocent. Ce sont eux qui ont prononcé le verdict, actionné la guillotine, enfermé un homme dans une cellule. Je ne leur reproche que leur crédulité, leur conviction à base de mensonges, leur croyance en la vérité révélée par des incapables de mauvaise foi. S'ils ont une âme et une conscience, ils devront vivre avec le souvenir de leur faillite à rendre la justice, s'ils n'en ont pas, ils ne seront jamais quitte de leur forfait .
Le seul qui recevra nos remerciements est le véritable coupable. En avouant être le responsable, il a permis la libération de celui que vous aviez enchainé. En le sauvant, il a libéré sa conscience. Il a agi comme un héros et si hier il a été un assassin, aujourd'hui, en avouant son crime, il a ressuscité un homme. J'espère que le jour où il passera en justice, monsieur le président, monsieur le procureur, vous en tiendrez compte et le jugerez non pour ce qu'il a fait, mais pour ce qu'il est.
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