Quand le matin, à la fin de la grasse matinée, je fais la liste des urgences qui s'impatientent, j'éprouve une satisfaction intense à l'idée que mon devoir m'appelle et que je n'ai qu'à suivre sa trace. Un demi-jour de sueur, de fatigue, de courbatures, un lumbago peut-être, m'attendent dans la pluie, le froid, le vent. Ce programme alléchant est un puissant stimulant et sortirait du lit le plus fieffé des paresseux que je ne suis pas. Qui pourrait résister à l'appel du travail bien fait, celui qui rend sa tranquillité à la conscience inquiète?
Mais, moi, monsieur, je ne tombe pas dans ce piège subtil, habile, rusé, j'ai des principes qui me transcendent et le courage de ma conviction, le respect de mon éthique. Je suis libre et l'esclave de personne ni de nulle chose. Ce ne sont pas des seaux à remplir ou à vider, du bois à couper, des trous à boucher, des arbres à planter, des fossés à curer, du grain à moudre qui vont dicter ma conduite, me forcer à me lever et à aller travailler. Je ne suis pas un malgré moi.
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