Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 28 mars 2022

INDIGNES D'INTÉRÊT, VRAIMENT?

Peut-être devrait-on s'intéresser au sort des gardiens qui, dans les prisons, sont au contact de voleurs, de violeurs, d'assassins, d'escrocs, de  trafiquants, tous les asociaux que le jugement, la condamnation, la prison n'ont pas transformés en enfants de chœur. Au contraire, ils n'ont que  renforcé leur haine de la société et de ceux qui ont la charge de les garder enfermés. Ils ont en face d'eux des individus qui ont le goût et l'expérience de la violence. Ils sont habitués à se battre à mains nues, au couteau, avec des révolvers. Ce sont des spécialistes de l'arme blanche, de l'étranglement, du corps à corps, de la kalachnikov, des explosifs. Ils savent crocheter une serrure, faire sauter une porte, ouvrir un coffre, prendre des otages, mentir, tricher, braquer. C'est à cette humanité qui en est dépourvue que les gardiens de prison consacrent leur vie de travail. Chaque jour, pendant des heures, ils sont avec eux, les surveillent, les escortent, leur prêtent attention et gardent en vie ces punis. Les matons, comme on les appelle, ne sont pas responsables de leur privation de liberté. Cette punition est le prix à payer pour l'offense faite à la société .

Parallèlement peut-être devrait on faire attention aux soignants qui s'occupent dans les longs séjours, les maisons de retraite, les services psychiatriques, des victimes de l'âge, de la maladie. À  côté des valides, il y a les grands invalides qui ne savant plus qui ils sont car décérébrés, déments séniles. Incontinents, maintenus en survie de force, ils sont nourris, nettoyés, changés par des aides-soignants et soignantes, des infirmiers, des infirmières qui doivent supporter le spectacle, les cris, les odeurs, les sanies, parfois les coups, les morsures, les injures. 

Les premiers sont des soldats qui se battent en première ligne. Ils sont au contact d'un ennemi entraîné, qui a fait ses preuves, qui a, certes,  perdu une bataille puisqu'il se retrouve derrière les barreaux mais sa guerre continue contre le gardien obstacle à sa liberté avec les murs. Qui l'a jamais considéré comme tel? On lui demande pourtant d'être un mélange de Rambo, de chevalier Bayard (le seul chevalier de qui on a pu dire qu'il était "sans peur ni reproche") - la barre est haute - avec le flegme de James Bond. Il n'a jamais défilé le 14 juillet et n'aura pas son jour de triomphe. Je répare cet oubli, une injustice. Chapeau les matons!

Les seconds ont le même traitement et la société ne s'en inquiète que pour déplorer qu'il en manque dans les EHPAD. Je m'étonne moi qu'ils y en ait. Il faut être un concentré de mère Thérèsa,  de saint Vincent de Paul et avoir une grosse dose de mon ange gardien pour tenir une heure dans un service de gâteux. Tous les grands prêtres des finances publiques qui fixent leur salaire de la misère, de la souffrance, de la fatigue physique et morale, de la peur les méprisent comme ils méprisent les gardiens de prison.

Rendons hommage à ces gardiens de la paix civile qui nous protègent de ceux qu'une politique criminogène fabrique de façon permanente, obstinée, imbécile en pourvoyant en délinquants mineurs ces pénitenciers d'un autre âge où des maîtres criminels leur enseigneront l'art et la manière de devenir comme eux.

Admirons ces héros et héroïnes qui s'épuisent à garder en vie des débris pour obéir au pape et aux thuriféraires d'une loi sociale qui imposent l'impensables à des inconscients incurables et à ceux qui, par devoir, en sont les victimes.

Arrêtons de vilipender, de  calomnier, d' accuser de sévices ceux qui en subissent en permanence sans gémir, se plaindre car le métier le veut. Aucune de ces bonnes âmes, pas un de ces grands cœurs charitables n'aurait assez de  force, de courage pour se mettre à leur place.

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