Parallèlement peut-être devrait on faire attention aux soignants qui s'occupent dans les longs séjours, les maisons de retraite, les services psychiatriques, des victimes de l'âge, de la maladie. À côté des valides, il y a les grands invalides qui ne savant plus qui ils sont car décérébrés, déments séniles. Incontinents, maintenus en survie de force, ils sont nourris, nettoyés, changés par des aides-soignants et soignantes, des infirmiers, des infirmières qui doivent supporter le spectacle, les cris, les odeurs, les sanies, parfois les coups, les morsures, les injures.
Les premiers sont des soldats qui se battent en première ligne. Ils sont au contact d'un ennemi entraîné, qui a fait ses preuves, qui a, certes, perdu une bataille puisqu'il se retrouve derrière les barreaux mais sa guerre continue contre le gardien obstacle à sa liberté avec les murs. Qui l'a jamais considéré comme tel? On lui demande pourtant d'être un mélange de Rambo, de chevalier Bayard (le seul chevalier de qui on a pu dire qu'il était "sans peur ni reproche") - la barre est haute - avec le flegme de James Bond. Il n'a jamais défilé le 14 juillet et n'aura pas son jour de triomphe. Je répare cet oubli, une injustice. Chapeau les matons!
Les seconds ont le même traitement et la société ne s'en inquiète que pour déplorer qu'il en manque dans les EHPAD. Je m'étonne moi qu'ils y en ait. Il faut être un concentré de mère Thérèsa, de saint Vincent de Paul et avoir une grosse dose de mon ange gardien pour tenir une heure dans un service de gâteux. Tous les grands prêtres des finances publiques qui fixent leur salaire de la misère, de la souffrance, de la fatigue physique et morale, de la peur les méprisent comme ils méprisent les gardiens de prison.
Rendons hommage à ces gardiens de la paix civile qui nous protègent de ceux qu'une politique criminogène fabrique de façon permanente, obstinée, imbécile en pourvoyant en délinquants mineurs ces pénitenciers d'un autre âge où des maîtres criminels leur enseigneront l'art et la manière de devenir comme eux.
Admirons ces héros et héroïnes qui s'épuisent à garder en vie des débris pour obéir au pape et aux thuriféraires d'une loi sociale qui imposent l'impensables à des inconscients incurables et à ceux qui, par devoir, en sont les victimes.
Arrêtons de vilipender, de calomnier, d' accuser de sévices ceux qui en subissent en permanence sans gémir, se plaindre car le métier le veut. Aucune de ces bonnes âmes, pas un de ces grands cœurs charitables n'aurait assez de force, de courage pour se mettre à leur place.
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