Cela commence en fanfare pour celui qui la déclare. Il enfonce la frontière, sûr de sa victoire. Si le ventre de l'adversaire est mou, l'armistice est rapide et signée, en fait une capitulation. Un semblant de paix s'organise. Le temps de préparer de l'extérieur la reprise des hostilités qui préparent la fin de la guerre et l'écrasement sous les bombes de ceux qui l'avaient déclarée. S'il tombe sur des coriaces, comme maintenant, qui opposent une résistance efficace, toujours acharnée, le front se stabilise, une ligne se trace. Elle se déforme au gré des attaques et des contre-attaques. On parle un mois plus tard d'enlissement. Des pourparlers sont engagés. Chacun campe sur ses positions au front et à la table des négociations. Elles sont rompues, reprennent sous la pression de l'opinion internationale qui voudrait bien reprendre une vie tranquile sans la menace d'une extension du conflit à l'intérieur de son périmètre de sécurité. Les attaqués en profitent pour recevoir des renforts de ceux qui ont intérêt à la prolongation de la guerre, les attaquants commencent à se fatiguer, à douter, à pleurer des morts plus nombreux que prévus, à souffrir des représailles au niveau des approvisionnements en beurre, œufs, fromages. De tous les côtés, c'est la chienlit avec le marché noir en plein expansion, la montée de tous les prix due à la pénurie de l'essence, du blé, du néon, du fréon, du nickel etc... Heureusement la propagande, la désinformation, la censure se généralisent au monde entier qui ne peut ainsi prendre conscience de la gravité de la situation .
À ce stade, j'hésite entre deux suites. On peut prévoir une fin heureuse avec signature d'un compromis qui satisfait qu'à moitié les deux parties mais renvoie dans leur casernes les va-t-en guerre des uns et les jusqu'aboutistes des autres. Tout le monde pleure les morts, élève des monuments à leur gloire et retourne à ses affaires de reconstruction.
La fin malheureuse est tout autant plausible. La dégénération de cette petite guerre locale qui mettait aux prises d'anciens amants dont l'un voulait d'un divorce que l'autre ne voulait pas résulta d'une succession d'erreurs d'interprétation, de faux calculs, de manœuvres d'intimidation ayant avorté et du coup de colère du responsable numéro 1 à l'origine du déclenchement de l'invasion. Ce monsieur, un impulsif, décida d'en finir une bonne fois pour toutes et envoya pour obtenir le silence et une paix impériale qui se faisait attendre la plus grosse de ses armes, la grande sœur de la Star Bomba (57 mégatonnes, 6000 Hiroshima) soit 100 mégatonnes. Ce sera la fin de la guerre avec l'éclatement de la terre en 1000 morceaux.
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