Nous commencerons par quelques mignardises : "Le diable n'est pas un avatar divin mais humain", "Comment éviter d'avoir des idées noires durant les nuits blanches", "L'enfer est plus accessible que le paradis", "Ceux qui paraissent plus vieux que leur âge meurent à retardement", "On est dépendant du temps: quand il est mauvais, le moral baisse."
L'entrée achèvera de vous mettre en appétit avec une pochade légère comme vous les aimez :
"L'Homme appartient aux espèces dites sociales qui ne peuvent vivre qu'en société. Il le prouve en s'entassant dans les HLM, dans des prisons, les tranchées, en se pressant les uns contre les autres dans les meetings, les défilés, les rave parties, les grandes messes, le métro, les banlieues, les camps de concentration, les services d'urgence, les tribunes." Un petit chinon de derrière des fagots de la cave de la maison de Rabelais "la Devinière" vous mouillera le palais :"L'appétit vient en mangeant, la soif s'en va en buvant" " le monde ne fait que rêver, il approche de sa fin "
Le plat de résistance est consubstantiel comme il se doit et vous mettra de mauvaise humeur, c'est du lourd:
"L'amour de la guerre et la haine de la paix sont les traits naturels de l'homme et de la femme. Ils l'expriment dès leur jeune âge par des braillement qui rompent la paix du ménage. Plus tard, adultes mais pas plus sages, ils choisissent toujours la mauvaise solution, celle qui n'apporte que des pleurs, du sang et des larmes. La nature diabolique de cet individu, concentré d'hypocrie, d'orgueil, d'ignorance et de bêtise et - qui se prend pour un avatar divin - éclaire tout le mal qu'il fait..". Cette déclaration subliminale vous aura mis l'eau à la bouche et la chair de poule. Elle est la préface à ce qui suit:
"Il et elle professent leur génie du mal dans la guerre, son activité principale. Ils la font en permanence avec seulement quelques instants de répit, le temps de reconstituer des réserves, de récupérer des forces, de refaire des soldats et de repartir à l'assaut. Cette continuité dans l'horreur n'est possible que parce qu'ils ont la précaution de toujours ajouter aux conditions de paix le petit plus qui permettra le départ de la suivante. Ainsi la 39-40 avait procédé des problèmes nés des conséquences économiques, politiques, psychologiques issues des clauses du traité de paix signé après l'armistice du 11 novembre 1918. Elle avait permis l'arrivée au pouvoir d'Hitler avec les suites que vous connaissez. Cette guerre de 14 résultait , elle, de notre défaite de 1870 avec la perte de l'Alsace -Lorraine et la volonté de les récupérer. Cette guerre résultait des calculs de Bismark , de la bêtise de Napoléon III et la dépêche d'Ems mit le feu aux poudres. On pourrait remonter ainsi de fil en aiguille aux guerres mérovingiennes et, avec du temps, jusqu'à la guerre du feu. Remarquons que, faute d'un bon prétexte, on en invente un mauvais comme la dépêche déjà citée, le coup de l'évantail du bey d'Ager et, tout proche, l'invention des armes de destruction massive pour justifier l'apport aux irakiens de la liberté, de la démocratie à l'américaine et du coca-cola. Si on veut en revenir à celle qui nous affecte, comment ne pas voir qu'elle obéit à la même règle et qu'elle a été soigneusement préparée par des décisions imprudemment prises, des déclarations imbéciles et une volonté délibérée et totalement inconsciente de mettre le monde dans de sales draps.
Mais, n'accablons pas la gente gouvernementale, nous qui faisons dans notre domaine privé ce qu'ils font dans le public. Nous passons notre temps à faire de mauvais choix qui nous mènent dans un platane, à l'hopital, devant un juge, monsieur le maire, à la faillite , au divorce . On respire le gaz toxique produit par le moteur des machines qui marchent pour nous faire voyager, consommer , produire tout ce qui est dangereux, pour la santé, pour la nature, l'eau, l'air, la terre selon une progression géométrique qui nous fait construire une tour de Babel qui s'écroulera bientôt sur nous comme la Baliverna .
Pour accompagner ce message, un bordeaux s'imposait. Je vous ai choisi un premier grand cru classé "Chateau Saint Michel de Montaigne , propriété de Michel de Montaigne bien connu du milieu littéraire et philosophique. Quelques citations vous mettront le verre à la bouche;
-"Tous les jours vont à la mort, le dernier y arrive" "Il n'y a pas une idée qui vaille qu'on tue un homme" "J'aime mieux forger mon âme que la meubler" "Il n'est temps de regimber quand on s'est laissé entraver" "Notre propre et péculière condition est autant ridicule que risible."
Un trou normand de circonstance vous aidera à reprendre pied sur terre. Je vous propose un sorbet au calva agrémenté de ceci
"le plaisir de mourir conclut agréablement la joie d'avoir vécu."
Je sais que vous êtes fromage et aimez ceux qui puent comme tous vos ennemis. Celui-ci devrait vous ravir:
"Ce qui fait peur, c'est tout ce qu'on peut penser, et horreur, tout ce que l'on peut en faire."
Un bourgueil fera l'affaire et je propose un Jean Carmet de 1994, une bonne année sauf pour lui: "La seule arme que je tolère, c'est le tire-bouchon".
Mais aussi dessert. Le chef pâtissier s'est surpassé avec une gâterie dont on reparlera jusqu'à votre messe d'enterrement.
"Un avis circonstancié est moins dangereux qu'un avis distancé car il donne des détails qui expliquent pourquoi il ne faut pas le suivre. L'autre est lapidaire, concis, épidermique, ne prend pas le temps de la réflexion. Ne pas le suivre procède du même réflexe et met au diapason."
Il conseille, classique, un blanc moelleux comme un côteau du Layon de chez Joachim du Bellay à déguster sans modération . On peut aussi le lire et désespérer avec lui:" Qui prêtera la parole a la douleur qui m'affole? Qui donnera les accords à la plainte qui me guide et qui lâchera la bride à la fureur que je sens?
Un digestif aurait été le bienvenu tant l'indigestion vous menace mais l'alcool tue. Ne me remerciez pas, c'est cadeau.
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