Percy Kemp n'écrit pas en vain comme beaucoup qui nous ennuient en racontant les misères de leur pauvre vie. Il se donne la peine de prendre le temps de réfléchir avant de nous donner le plaisir de le lire. Son dernier livre est, comme d'habitude, léger et profond. Il nous cultive en nous faisant pénétrer dans des mondes qui lui sont familiers puisqu'il en a les clefs. Il connaît aussi bien l'histoire troublée du passé, du moment et pressent celle du futur.
On retrouve Boone, son héros récurrent, avec plaisir. Il n'a pas le panache d'un agent secret sans peur ni reproche mais sa lucidité ringardise Bond, Jason Bourne et Tom Cruise. Il gagne sans pétard ni arme blanche.
Des pages transcendent le livre. Elles sont au chapitre 19. Les deux maîtres du jeu dialoguent et Percy Kemp nous dit ce qu'il pense de l'actualité, de l'époque, de la société, de la politique, des GAFAM (les cinq sœurs), du futur de façon inspirée, prémonitoire, inquiétante.
On le sous-estime en le comparant à John Le Carré. Son style est moins elliptique. Les caractères sont moins ambigus. On est davantage interpelé. Il s'adresse à ses lecteurs, leur demande de réfléchir, de résister.
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