LES JOURS FÉRIÉS

En France, le culte mémoriel est sacré et occupe à temps plein les jours fériés qui lui sont consacrés.

Le 11 novembre, le 8 mai, le 14 juillet sont l'occasion de manifestations où la nation émue  se souvient de ses guerres, de sa révolution. D'autres anniversaires sont célébrés avec le même enthousiasme. Ils rappellent des dates historiques inoubliables inscrites depuis encore plus longtemps dans notre patrimoine  et qui méritent un jour de repos consacré à leur souvenir. On a ainsi, au hasard, le 15 août qui marque le jour, inscrit dans toutes les mémoires où Marie, la sainte vierge, au milieu d'une foule en délire, est allée se perdre en chair et en os dans les cieux ou le lundi de pentecôte qui nous remémore le moment solennel où les apôtres, réunis en conclave eurent le cerveau chauffé à blanc par des langues de feu, une opération du saint esprit qui les rendit polyglottes instantanément. L'instant resta unique et leurs successeurs n'héritèrent pas de ce don bien commode.

Mais la disponibilité d'origine atavique des français pour les jours fériés n'est pas exploitée à sa juste valeur et le culte mémoriel pourrait bénéficier  de notre qualification exceptionnelle. L'histoire de France est tellement pourvue en faits d'exception (que le monde entier nous envie) qu'elle pourrait  enrichir ad libitum le calendrier des jours chômés, permettant au pays de communier dans  des souvenirs communs et de ressouder une solidarité qui, du moins dans certaines banlieues périphériques, à tendance à se disloquer. Sans avoir eu besoin de beaucoup chercher, je vais donc, de ce pas, aller proposer au ministre des cultes en tout genre une liste d'événements qui permettront de "férier" davantage. En plus des bénéfices déjà énumérés, cet emploi du temps virtuel permettra d'occuper les gens inactifs depuis l'invasion des robots à leur postes de travail.

Comme dates historiques incontournables, nous avons, dans le désordre:

- le sacre de Charlemagne le 25 décembre 800.

- l'assassinat de Henri IV le 14  mai 1610. 

- la victoire de Marignan le 14 septembre 1515. 

- la victoire à Poitiers sur les arabes le 25 octobre 732.

- la décapitation de Louis XVI le 21 janvier 1793 marquant la fin  de siècles de tyrannie royale.

- la victoire de Napoléon à Austerlitz, le 2 décembre 1805.

- la nuit du 4 août  1789 et l'abolition des privilèges.

J'arrête ma liste ici par politesse, laissant au ministre l'honneur de découvrir les 302 dates incontournables de l'histoire de France méritant un jour de silence et de recueillement au même titre que le lundi de Pentecôte.

Tout français digne de rester français ne peut que soutenir ma démarche citoyenne.  J'ose l'espérer.