Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 25 novembre 2018

MANIÈRES DE VIVRE

La vie est un moment entre un début et une fin. Sa durée limitée donne envie à certains de la prolonger pour en profiter  plus longtemps. Les moyens diffèrent. Voyons en quelques uns.

L'un, pragmatique, conseille le respect de recettes applicables au jour le jour. Simples, basiques, élémentaires, elles sont faciles  en théorie et souvent efficaces si, en plus, on a  des centenaires dans l'arbre généalogique. On devra, pour vivre longtemps en bonne santé :
- avoir une alimentation diététique;
- des habitudes hygiéniques (pas de drogues: tabac, alcool, héroïne, cocaïne, herbes en tout genre), cures de jeune;
- éviter la contagion, les accidents, la pollution, les tracas, les sports dangereux;
- habiter Okinawa  .

Cette vie peut paraître rébarbative, trop spartiate à un caractère peu désireux d'ascétisme. Pour donner à l'existence l'impression qu'elle est  un long fleuve, on peut la remplir d'expériences. Il conviendra alors de changer régulièrement de métier, de pays, d'opinions, de partenaires et même, si l'on est très curieux, de genre. L'entreprise est fatigante mais doit être amusante.

S'ennuyer est une option qui va  l'opposé de la précédente et aboutit au même résultat. Ne rien faire  peut charmer ceux qui veulent avoir une impression d'éternité dès leur vivant. Deux métiers sont à considérer: gardien de musée et moine dans un couvent bénédictin de stricte obédience. La monotonie  favorise une aboulie propice à l'allongement recherché.

Il y a probablement d'autres chemins mais je ne les connais pas. Si vous si, vous êtes bienvenu.

Portons un jugement sur les trois programmes et la valeur de leur qualité. Pourquoi se gêner.

Les 100 ans et plus obtenus en se débarrassant de tous les plaisirs du sucre, du sel, de la saucisse de Strasbourg, du tournedos Rossini, des tripes à la mode de Caen, du foie gras poêlé, du champagne, du prosecco, est-ce faire faire preuve de sagesse et ne pas transformer ses jours en un désert de sensations et de dégustations. S'astreindre à 2 heures de gymnastique, 1 heure de marche rapide, de la méditation, des exercices cognitifs, plutôt que d'aller au  pâtissier, au restaurant, au bal, au cinéma,  est-ce bien raisonnable? 

Le deuxième choix est, pour son partisan, le plus extra. Adepte du tout en un, il s'estime assez polyvalent pour alterner des personnalités multiples et ne pas s'y perdre. Cela suppose une plasticité mentale, morale, physique  que seul un être d'exception ou un fou peut revendiquer. Nous leur souhaitons beaucoup de plaisir et d'en avoir pour leur effort.

Les gardiens du temple culturel ou religieux font s'interroger sur les raisons de leur choix. Ne rien faire que rêvasser sur une chaise à longueur des 35 heures ou réciter des litanies  ou prier sans obtenir de réponse suppose une psychologie qui interpelle la psychiatrie. Regarder le vide ou penser dans le désert doit donner au temps une dimension si particulière qu'elle doit inciter à s'en détacher avant la date d'expiration. L'option semble contre-productive.

Dans tous les cas la solution est calamiteuse. Vouloir profiter le plus longtemps possible de tous les inconvénients de la vie, de ses turpitudes, de ses mauvaises surprises est un projet qui ne peut convenir qu'à un masochiste convaincu que le seul plaisir est la souffrance.

La survie à tout prix n'est pas à retenir et la vie mérite d'être prise comme elle vient, en acceptant ses caprices, en s'adaptant, en louvoyant de façon à l'apprécier sans en être victime pour ne pas la regretter quand le moment est passé. 

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