Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 13 juin 2020

ANJOU

La campagne est de retour, pas pour sa terre, les petits oiseaux, les coquelicots mais sa solitude,  son isolement, sa plénitude. La foule, les autres, voila l’ennemi, le danger, le virus, la contagion, les soins intensifs, l’intubation. Fuyons ce milieu mortifère se disent les lucides responsables. Ils ne veulent pas revivre un autre confinement probable, inéluctable, la Chine devenant de plus en plus puissante, présente, dangereuse. Ils ne veulent plus être prisonniers de leur 300 mètres carrés de plancher à Paris, Lyon ou Marseille mais vivre de plein droit, en toute liberté, dans un milieu préservé de près, de bois où la surface ne se mesure pas en mètres mais en hectares. Leur futur ne se passera pas seulement dans un endroit parfait, il doit, pour l’être pleinement, se situer dans une région de tous les éloges. Elle n’est pas à la mode des bobos, ils préfèrent le Lubéron, le sud-ouest, l’Ardèche, le Portugal ou l’Andalousie. Celle que je vous conseille ne connaît pas d'alerte jaune, on n’y craint pas la canicule, le vent, les incendies. Le climat est tempéré, le fond de l’air doux, l’hiver est clément avec un froid à la bonne température, l’été n’est pas saharien mais aussi  agréable que les intersaisons.  Peu de lieux peuvent se targuer d’autant de vertus et de si peu de vices, pas même sa voisine, la Touraine. C’est de l’Anjou dont il s’agit.
Avant de vous proposer de venir y habiter et devenir angevin, je dois vous en vanter les charmes . Vous habiterez dans le jardin de la France. Elle l’est par la grâce de la Loire. Ce fleuve royal et sauvage a fertilisé son bassin et l’a rendu fécond et hospitalier aux fleurs et aux fruits. Vous reprendrez les habitudes des rois de France qui, jusqu’à Louis XI, y avaient leurs habitudes dans des châteaux qui la ponctuent ou l’environnent. Dans leur temps troublé, ils connaissaient l’endroit où il fait bon vivre, Rien n’a changé. C’est à votre tour d’en profiter. Le calme, la paix, l’harmonie des paysages, apportent un  art de bien vivre  qui n’a pas besoin d’être appris.
L’Anjou ne vit pas de son passé glorieux. On ne s’y enterre pas. Il est cultivé et Angers, sa capital, regorge de musées (Tapisserie de l’Apocalypse, le Chant du monde de Lurçat) de théâtres, on y apprend la médecine, le droit, les arts et métiers, le commerce, l’informatique, etc,
Vivre en Anjou, c’est être aussi aux portes de l’océan, de la Bretagne, de la Vendée, des Charentes. Pas besoin de longues heures d’autoroutes pour se rouler dans les vagues, pêcher la crevette, faire de la voile, du surf. Le grand large est proche. Dans un monde en folie, vous y trouverez la mesure, la douceur, la raison, le temps de vous reposez quand vous aurez beaucoup travaillé si vous êtes fourmi, de vous distraire si vous êtes cigale. Vous comprendrez  pourquoi Joachim du Bellay, un enfant du cru, a quitté le mont Palatin pour revenir dans son petit Liré. Soyez aussi heureux que lui le fut en Anjou.

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