LA SYMPATHIE, C'EST ARITHMÉTIQUE

Les services rendus, les souvenirs communs, les intérêts convergents ne garantissent pas une sympathie réciproque ou le maintien de cette relation confiante, de ce partage de sentiments et de sensations. Qu'est-ce qui empêche que cet échange soit durable et rompt cet équilibre ?

La rupture est la somme d'une multitude d'interférences dont on peut extraire:

- l'incompréhension: son opinion devient étrange, étrangère.

- elle entraîne une divergence d'appréciation, une distance s'installe.

- une incompatibilité spirituelle ouvre la voie à une  prise de conscience qui élargit la mise en question de la sympathie originelle. Elle subit l'attaque de toutes les raisons qui s'ajoutent à la première et l'on a :

- le comportement discutable, 

- les idées saugrenues,

- les habitudes détestables,

- l'habitus contestable,

- l'intolérance systématique,

Quand on fait un point  objectif de la situation, on constate et conclut que ce personnage, hier si sympathique, est devenu à l'usage et moins méconnu, indigne de votre sympathie. Il mérite de rejoindre la cohorte de ces pauvres gens qui avaient eu, un moment, le bénéfice d'une sympathie fourvoyée dans le piège de leur hypocrisie.
En conclusion,  elle était l'addition de ce qui plaisait chez l'autre et de ce que l'autre appréciait chez l'un comme l'est l'amitié, la sympathie en mode majeur que Montaigne  résumait par son fameux "parce que c'était lui et parce que c'était moi". L'absence ou sa disparition n'est alors qu'une addition d'oppositions qui l'annulent.
On voit que la présence ou l'absence de sympathie, comme tout, est mathématique, ne nous appartient pas, résulte d'une conjonction de causes et d'effets indépendante de notre volonté,  On n'y peut rien, elle s'impose au gré des mouvements de la vie.