L'intégrité mène un combat permanent pour protéger la société de la corruption. Son arsenal est conséquent et l'intègre use de la force de son honnêteté, de la haute valeur de sa moralité, de son sens élevé du devoir civique pour refuser les pots de vin, les dessous de table, les commissions occultes, les délits d'initiés, le blanchiment d'argent. Dans un monde pourri, sa résistance est héroïque. C'est une lutte solitaire contre les ripoux, les politiciens véreux, les avocats marrons, les charlatans, les médicastres, les faussaires, les escrocs. Il dérange en dénonçant et parce qu'il dit la vérité, il sera condamné.
Le corrompu estime sa conscience au prix du marché. Plus elle est bonne, plus il coûte cher. Il le devient après avoir rencontré un corrupteur. La rencontre peut être fortuite. En général, la démarche est conjointe car ils fréquentent le même milieu et se retrouvent parce qu'ils se ressemblent. Leur intérêt est commun, chacun a besoin de l'autre, chacun gagnant au change. Les proportions ne sont pas les mêmes: le corrompu donne beaucoup plus qu'il ne reçoit, sans le savoir souvent. Car les motivations ne sont pas comparables Ainsi un homme politique qui reçoit de l'argent interdit pour assurer une élection devient débiteur de son bienfaiteur. Le retour d'ascenseur le remboursera au centuple en passe-droits, en contrats, en arrangements avec le fisc, la justice, la police.
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