J'étais en train de cueillir des framboises quand une idée vint jusqu'à moi, suffisamment précise pour que j'en saisisse les contours et comprenne ce qu'elle voulait. Elle cherchait à me dire que le débat sur l'IA cachait celui qui devrait s'engager si la bêtise humaine le permettait. Pour surmonter cet handicap congénital et essayer de comprendre le problème, je demandais à ChatGPT de m'éclairer et voici quelques passages de sa réponse: ".../... l'intelligence humaine et l'intelligence artificielle sont deux concepts distincts.../... L'intelligence artificielle peut être mise en œuvre dans des systèmes informatiques .../... pour simuler des comportements intelligents .../... elle diffère fondamentalement de l'intelligence humaine en termes de complexité, de compréhension contextuelle et de conscience de soi."

Modeste, elle n'entrait pas en compétition et répétait ce qu'on lui avait appris. En clair, elle ne  voulait pas m'aider et j'allais devoir poursuivre avec mes pauvres moyens. Je sentais que la piste menait à quelque chose de solide et je devais la continuer. L'évidence  mobilise les esprits qui s'interrogent gravement, avec anxiété, avec terreur sur les conséquence de son arrivée dans tout et des bouleversements de dimension cosmique auxquels on va assister sous peu quand le mouvement va s'accélérer. Les journaux vont nous tenir au courant. Une deuxième, quasi physiologique,  montre que  l'œil et  l'appareil photo reposent sur le même concept, ont les mêmes attributs et la même fonction et que l'on s'en accommode. Pourquoi ce n'est pas le cas avec l'IA et l'IH (H pour humaine)? Notre cerveau et l'électronique capable de raisonner, d'apprendre, de résoudre un problème ont des similitudes qui vont  au-delà des apparences. Dire que l'IA est différente car elle n'a pas conscience d'elle-même comme on le fait répéter à ChatGPT revient à prétendre que l'on connaît le processus qui permettrait à celui de l'homme d'avoir cette conscience. Cela n'est pas et on peut s'interroger sur la réalité de cette connaissance tant son comportement en fait douter. Je ne suis pas qualifié pour creuser le problème soulevé par cette direction et m'en abstiendrai. Une troisième approche a de quoi susciter une  peur chez les croyants d'ordre théologique et conforter les matérialistes dans leur conviction moniste du monde. Si, dans l'avenir, quand l'IA sera dans sa maturité,  sa puissance étant un million de fois plus grande que celle d'aujourd'hui, les différences entrent les deux n'existeront plus et on aura la preuve que notre cerveau ne diffère d'un appareil que parce qu'il est mou, placé dans un crane, qu'il est évolutif, que ses systèmes informatiques sont vivants, que ses mémoires stockent les informations, que les échangent s'opèrent et que tout fonctionne comme dans l'ordinateur quantique ou pas. Ce constat qui, pour les matérialistes est un fait acquis car évident est et sera dévastateur pour ceux qui font de l'homme une super-créature dotée du pouvoir de secréter une pensée réfléchie permanente indépendamment de sa matière grise. Exceptionnel, unique, l'homme est, pour ceux-ci, fait de deux parties: l'une matérielle, le corps, un véhicule commode, périssable et l'âme, une entité impérissable, indéfinissable mais qui fait la différence avec les autres mammifères qui en sont dépourvus et lui donne une identité remarquable avec, en prime, la capacité de s'entendre penser. Que l'IA puise un jour faire retomber l'homme du piédestal où il s'est planté leur est une perspective insupportable. Ils ont besoin de se croire un miracle de la nature et non une bête comme une autre, car en plus d'être fous, ils sont orgueilleux.