Il révèle un secret que personne ne veut voir révéler: le seul sujet qui nous préoccupe vraiment, ce n'est pas le sort de l'humanité, le prix de l'électricité et des épinards, une ou deux crises, la maladie de Madonna, mais nous-mêmes et tout ce qui se rapporte à notre grand corps et à notre petit esprit. La raison est simple, indubitable et résulte d'elle-même: chacun ne s'intéressant qu'à lui, personne ne s'intéresse - réellement- aux autres et est obligé de se concentrer sur lui-même. C'est un acte-réflexe d'autodéfense. Ceux qui disent le contraire cachent leur mensonge sous une fausse charité hypocrite, une philanthropie intéressée déductible. Je pourrais multiplier les preuves:
- pas besoin d'une grande faim, une petite suffit et aussitôt on ouvre le frigidaire, un pot de confiture, une tablette de chocolat et pas une pensée pour tous les affamés qui meurent de faim.
- un mal de tête, un ongle incarné, pas besoin d'une crise d'appendicite, d'un infarctus, d'une sciatique même pas aigüe et le monde cesse de tourner, les autres n'existent plus, vous ne pensez qu'à votre petite santé et vous n'en n'avez aucune pour tous les malheureux qui n'ont pas de doliprane, d'aspirine parce qu'il n'y a pas de pharmacien et de médecin à moins de 500 kilomètres.
- on se promène et à quoi pense-t-on? On ne le dit à personne mais voici le soliloque le plus commun: "que ces gens sont désagréables avec leur laideur, leur face de clown, de brutes, leurs tatouages imbéciles, leur ventre obscène, leur conversation dans le vide, etc. et personne qui me ressemble...".
Nous réagissons aux actions des autres dans la seule mesure où elles interfèrent avec notre survie. Par contre, notre dépendance envers nous-même est totale et nous formons une entité parfaitement imbriquée qui ne supporte aucune intrusion, fût-elle microscopique: voyez l'effet mortel des virus. Notre mémoire, si elle a emmagasiné quels faits historiques est pleine de nos souvenirs et nous faisons en permanence référence à notre histoire, la seule dont nous connaissons tous les secrets.
Personne ne connaît notre conscience et nous sommes connus que de nous-mêmes. Ce secret est notre seule richesse, un bien acquis au fil de l'âge. Immatériel, virtuel, subjectif, plein de faits imaginaires, on n'a pas les mots pour le décrire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire