En dehors des vieux qui voient et entendent mal et ne comprennent plus rien, des moins vieux qui sont branchés sur autre chose: le travail ou sa recherche et de quelques jeunes qui ont d'autres chats à fouetter, toute l'humanité est interconnectée et regarde les mêmes images numériques, écoute les mêmes mensonges et parle le même langage. Tiktok Instagram, Twitter, You Tube, Linkedin éduquent, informent, transmettent, formatent. Avec leur maison, leur voiture, sans attendre que les robots aient pris leur place, ils ont un cerveau rempli par une intelligence artificielle qui a créé un algorithme intégrant toutes les possibilités découlant des opportunités du marché.
Animée par les mêmes pensées, dépendante des pannes du courant électrique et soumise à la même propagande déguisée en publicité, leur imagination alimentée par des sources synthétiques, libérée de tout esprit critique est animée par le programme contrôlé par une société-écran basée aux Bahamas et possédée par un conglomérat né de la fusion des trois giga-entreprises qui ont le monopole mondial de la production audio-visuelle, agro- pharmaco-alimentaire, de l'industrie des loisirs, de l'énergie (charbon, gaz, pétrole, électricité), des transports. Elles s'étaient débarrassées du régalien (sécurité, éducation, santé, religion), moins porteur, plus couteux, car confronté à l'insécurité, à l'analphabétisme, à la maladie, en le soldant à une entité qui avait offert un prix défiant toutes les concurrences pourtant vives. Profitant d'une joie de vivre contagieuse, d'une espérance de vie indéfinie, la nouvelle société complètement dépourvue de conflits grâce à l'absence de contre-pouvoirs vit dans une inconscience totale implantée dès le jardin d'enfance. Elle vaque dans un va et vient qui lui permet de profiter en permanence de tous les paradis artificiels qu'une minorité bienveillante met à sa disposition pour rendre sa vie la meilleure du monde possible.
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