Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


jeudi 12 juillet 2018

L'ÂGE DU TEMPS

Le temps est éternel. C'est sa qualité supérieure, le label absolu. Une fois dite, la sentence tombe et on est prié de parler d'autre chose, de l'espace, par exemple qui, lui, serait infini.

Vous excuserez ou pas mon impertinence, mais le temps ne mérite pas cet adjectif définitif. Je trouve qu'il vieillit, qu'il fait son âge. Pour moi, c'est évident, il n'est plus de première jeunesse, je crains même qu'il ne soit dans sa dernière  vieillesse.

Les symptômes sont nombreux.

Il y a des milliards d'années, le temps pétait d'énergie, ça bouillonnait, ça explosait. Il y a des millions d'années, il était tout autant occupé. Il y avait des soubresauts, des cataclysmes, des météores tombaient. le temps était pressé, tout était à faire:  Il évoluait à grande vitesse. La terre n'était jamais tranquille. Elle était secouée de convulsions, des montagnes pointaient très haut, les volcans vidaient un magma qui encombrait son intérieur en surfusion atomique. La géographie était sans arrêt modifiée avec des plaques tectoniques qui passaient leur temps à se chevaucher. Elles soulevaient les continents qui surfaient sous des mers à la profondeur abyssale .

Le climat n'était pas en reste, avec de périodes glaciaires qui succédaient à des canicules dont on mesure encore les variations. Le Sahara alternait la banquise  avec une température à ne pas mettre un ours blanc dehors et une forêt vierge tropicale.

La jeunesse du temps s'exprimait encore mieux  par une vitalité débordante. Le pouvoir génésique des espèces animales et végétale du secondaire  dépasse l'imagination et ferait honte à un harder sous viagra. La nature enfantait des bestioles gigantesques comme les triratops,  les vélociraptors, au tertiaire , les mamifères géants du genre mamouths, les fougères avaient la taille de peupliers. Le turnover était impitoyable. Trop grand, trop petit, pas adapté, il fallait dégager et laissé la place à de mieux dotés, plus agiles, plus rapides, plus féroces.

Le déclin a commencé bien avant l'éradication des bisons et des éléphants, dès l'émergence de l'homo erectus. Aujourd'hui et parce qu'il prolifère, le processus s'accélère et les espèces disparaissent, la nappe phréatique se tarit, l'obsolescence est programmée, les gisements de pétroles s'épuisent et cetera.

Il y a de plus en plus de temps morts avec les RTT, les congés maternité, paternité, les grèves, les grandes et les petites vacances et les retraites  qui durent davantage.

La fatigue est  générale. les jeunes rêvent de farniente et de retraite. Ils ne reproduisent plus.

Le temps a fait son temps. Par quoi le remplacer? Un autre temps ferait l'affaire. Il faudrait le remonter et le démarrer au moment où l'homo s'est dressé et a marché; ne pas commettre la même erreur, stopper l'évolution aux grands singes et ne pas les abîmer en les rendant intelligents. On évitera ainsi  à l'avenir de la terre de s'inscrire dans l'histoire humaine.
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