Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 22 juillet 2018

DEVOIR POUVOIR

Pour les américains, changer serait facile: il suffit de vouloir pour pouvoir. Il est vrai que l'on change et je connais des maigres qui sont devenus gros, un analphabète lettré, un fou sage, un belliciste pacifique, un croyant incroyant, un  voyageur sédentaire, un timide effronté, un coléreux calme, un tolérant fanatique, un violent non-violent, des socialistes capitalistes, etc., etc. .

Ces transformations ne sont pas des conversions et ne doivent rien non plus à la volonté, ni à une lubie, ni à une manifestation subite de l'esprit de contradiction. Le changement s'est imposé, il n'a pas  été imposé. Il résulte d'une évolution, d'une mutation, d'une réflexion qui a fait son chemin dans l'inconscient, a émergé dans la conscience. C'est un travail de la logique, de la raison, de l'intelligence. La décision  s'est construite sur des arguments qui finirent par rendre insupportable l'individu qui habitait ce corps, ce cerveau. Il était devenu étranger à celui  qu'il était devenu. Pour s'accorder avec le nouveau moi, le maigre, l'analphabète, le fou, le belliciste, le croyant etc. doit s'adapter et chasser  celui d'avant le besoin de changement. Il n' a pas le choix, c'est un devoir. Il ne s'est pas posé la question, il n'y a pas eu de dilemme. Une constatation, parfois un simple glissement, sans bruit, sans discussion, comme une évidence: je ne suis plus celui que j'étais. On n'est pas dans le vouloir mais le devoir.

Le transfert est visible, toujours spectaculaire. Il étonne parfois tant il est regrettable: le mal remplace le bien.  On a ainsi: le maigre qui devient obèse, le sage fou, le pacifiste belliciste, le timide arrogant, le généreux avaricieux, le calme violent, le gentil méchant etc., etc.

La volonté, là encore, n'est pas à l'œuvre. Une nouvelle fois le libre arbitre a fait faillite. Le changement est venu des circonstances, d'une modification des conditions de vie, d'existence, d'un changement dans le taux de dopamine, de sérotonine, d'une rencontre, d'une conversation, d'une lecture, du hasard.

 Le déclic est le devoir et le pouvoir dans tous les cas n'est que l'agent d'exécution. le fait est là, la volonté ne s'est pas exprimée.

I want so I can est l'expression du rêve américain de se croire un super-héros capable par sa seule volonté de faire l'impossible. Elle est symbolique du culte de l'individu, de sa glorification par la culture. Elle est une force qui donne à l'initiative personnel un champ d'action illimité. Cela réussit  seulement à ceux qui ont les qualités requises. Elles sont  indépendantes de la volonté. Ceux qui ne les ont pas échouent, mais elles donnent une impulsion à tous et leur chance à ceux qui en ont. La formule est beaucoup plus efficace et donc plus vraie que notre ancien slogan, celui qui brillait quand la France en était digne "Impossible n'est pas français". Sauf en foot, il a perdu sa crédibilité, il donnait au pays la responsabilité de la réussite alors que les américains ont la sagesse de ne la faire dépendre que d'eux-mêmes.
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