Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 17 juillet 2018

LES NOURRITURES TERRESTRES

La nourriture a une fonction sécuritaire indispensable. Elle est la condition de la survie.
Aussi bien que la reconnaissance faciale, elle permet l'identification de l'espèce humaine dans la marée de la gente animale.

Elle divise l'humanité en deux sous-groupes ayant des caractères distinctifs très marqués et qui, jusqu'à présent, n'ont pas retenu l'attention. Je comble une lacune.

La nourriture comprend 2 types de matières adaptées à chacune de leur destination: la nourriture corporelle pour le corps, la spirituelle pour l'esprit.

La nourriture qui alimente le système digestif en charge de son absorption, de son assimilation et sa distribution est à l'origine de la chair qui enrobe les os et de la dynamique qui anime l'ensemble durant sa croissance, son existence jusqu'à la sénescence. L'interruption de l'alimentation signifie que le cycle se termine, que la fin est proche. Le retour à la terre ne tardera pas avec une dispersion  soit en cendres, soit en entier mais avec une dislocation naturelle rapide au cimetière.

Cet apport alimentaire se fait de deux façon différentes.

La manière brute est la plus répandue dans les classes défavorisées (anciennement, on les qualifiait de pauvres), mais pas seulement. Dans des pays évolués, mais à la mentalité pragmatique, elle se rencontre aussi. Les produits de base: protides, glucides, lipides sont absorbés avec leurs compléments alimentaires (vitamines et oligo-éléments) presque dans leur état natif, avec un minimum de transformation pour gagner du temps ou par faute de moyens. Les substrats sont dégustée crus ou cuits de façon rudimentaire sur un feu de braise, au micro-ondes et ingurgités avec une rasade d'eau  ou un verre de lait pasteurisé de façon rapide, voire expéditive en pensant à autre chose. Il s'agit dans tous les cas de pourvoir à un besoin en solide (faim) ou en liquide (soif),  refaire un plein d'énergie, reprendre des forces, repartir au travail, l'esprit tranquille, l'estomac plein, le tube digestif satisfait. Pour les miséreux, dans une autre ambiance, il s'agit seulement de survivre un jour de plus.

Des individus, habituellement sans soucis financiers, de culture différente  ont ajouté une dimension supplémentaire à la fonction primaire en lui attribuant un intérêt artistique propre à satisfaire une curiosité que l'espèce précédente n'a ou ne peut avoir. Ils se sont aperçus que l'alimentation provoquait un plaisir sensuel, subtil, renouvelable plusieurs fois dans la journée, et qu'il serait donc stupide de ne pas en profiter. Ils avaient inventé un art de vivre centré sur la gastronomie. Il se cultive en cuisine où officient des maîtres-queux et se consomme à table. Après l'avoir dévorée des yeux, humée, l'œuvre d'art est alors  sacrifiée et dévorée pour en faire l'offrande à l'appétit, à son palais qui reçoit l'hommage qui lui est dû.

Toute une littérature est consacré à ce sujet qui est aussi inépuisable que tous les arts. Les écoles s'affrontent: la grande cuisine, classique par définition, la nouvelle qui fut tendance, la bourgeoise, la canaille, de bistrot etc.

Chaque pays, chaque culture, chaque religion a ses originalités, ses particularités. La gastronomie brille par sa richesse, ses variétés, son renouvellement perpétuel, sa tradition. Le sujet est infini. C'est l'art qui procure les sensations, les sentiments les plus forts, les plus simples, les plus vrais. Ses papes n'ont pas besoin d'être des saints pour être grands et admirables. Ils satisfont une des rares vertus qui distinguent l'homme de la bête et qui gît dans son fondement: la gourmandise. Des psychopathes ignares,  hypocrites et sacrilèges en ont fait un vice sous la forme d'un péché.

Nous en avons assez dit de la nourriture corporelles et passerons à la spirituelle.

Le cerveau reste l'organe le plus important, même si certains défendent des idées inverses, ainsi , pour le coureur à pied, ce sont les pieds, pour le cavalier, l'assiette donc ses fesses, le chanteur, ses cordes vocales, le manipulateur, les mains, etc., etc...

En réalité, sans leur cerveau (ce n'est pas sans raison qu'il les surplombe tous), ceux-là et les autres seraient moins qu'un légume dont on connaît, comme l'arbre la riche spiritualité. Le nourrir est une préoccupation qui devrait rendre les autres subalternes et dédiées à sa grandeur, lui qui nous fait penser, réfléchir, décider, comprendre, souffrir; jouir, rire et pleurer. Tout faire bien devrait être le souhait constant, suprême. Réussir ce challenge suppose que son fonds de commerce soit aussi riche que possible. Pour ce faire, l'alimenter en produits de qualité est une exigence qui devrait s'imposer.

Là encore, deux attitudes contradictoires. Nous avons ceux qui s'alimentent en grande surface et meublent leur esprit des connaissances acquises en écoutant le poste, en regardant la télé, en lisant le journal, en feuilletant une revue , la conversation du voisin, le sermon, le discours, etc., etc.

Il s'agit d'une information pratique, basique, utile pour œuvrer à l'atelier, en cuisine. Elle nourrit l'esprit avide d'idées reçues, de modes d'emploi, de fiches techniques et n'a besoin pour fonctionner que de recycler ce qu'il a vu et entendu. Pour se satisfaire de ce minimum vital, il ne dispose que d'un nombre limité de mots, restes d'une éducation bâclée.

Ne se côtoyant que dans les lieux communs ou par inadvertance, il y a des esprits qui font leurs courses aux nourritures spirituelles là où elles abondent: les librairies, les rayons des bibliothèques, les musées, les théâtres, les salles de concerts. Ils écoutent France-culture et France-musique. Convaincus par Sénèque de la brièveté de la vie, ils ne perdent pas leur temps à s'ennuyer, aiment lire, réfléchir sur la vie, la mort, les religions, la philosophie et s'enrichir de belles pensées, de grandes idées, développer leur esprit critique, satisfaire leur curiosité et refusent de s'intéresser à ce qui est laid, vulgaire, dégradant.

On voit que les nourritures terrestres offrent la diversité. Chacun choisit ce qui lui correspond. Tout est possible, le meilleur ou le pire.
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