L'habitude facilite les choses par une répétition des gestes qui, créant des circuits courts dans le cerveau, mécanise le processus qui aboutit à un automatisme permettant à la conscience de céder la place à l'inconscience et fait passer l'exécutant au statut d'automate, lui donnant un caractère artificiel. L'habitude est donc un entraînement et une phase de préparation qui permet à l'homme de se retransformer progressivement. Cette situation rend la condition humaine précaire si l'on comprend que l'habitude provoquée par la répétition qui engendre la perfection du geste, la régularité, font la singularité du robot qui répètera sans apprentissage, en suivant simplement le programme inscrit dans son cerveau sans même savoir ce qu'il fait. Infatigable, sans départ à la retraite, non syndicalisé, recyclable, autoréparable, il règnera partout, serviteur et roi à la fois.
L'habitude est devenue le pire ennemi du genre humain et provoquera demain la perte de tous les métiers qui sont basés sur elle et la coutume, les gestes appris, c'est à dire de tous à l'exception de ceux qui ont l'imagination pour inspiration mais ils sont peu. Devenu inutile, l'homme aura perdu sa raison d'être. Le processus est déjà engagé au Japon. Dans ce pays, l'invasion des robots est avancée, le déclin démographique s'accélère, est irréversible. La disparition des japonais est programmée, la date de naissance du dernier est connue mais tenue secrète. Le hara-kiri est générationnel et celui qui tient le sabre est un robot.
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