On apprend à faire la cuisine, à jouer aux échecs, au tennis, à écrire, à lire, à bien se tenir etc.. Personne ne nous apprend à avoir des idées. Si on insiste, une bonne âme vous conseillera d'aller les chercher chez les grands penseurs du genre Platon, Montaigne, Pascal, Spinoza, Nietzche. Mais ces belles idées qu'on leur a piquées resteront les leurs et nous ne serons que des voleurs, des usurpateurs, un rôle qui ne mènera jamais à la Pléiade mais au rang de simple profiteur.
Penser par soi-même est cependant possible et souhaitable si on ne veut pas être un perroquet et appartenir, ipso facto, à la famille des psittacidés. Famille honorable, riche en personnalités estimables, elle n'accepte pas les étrangers et leur bec crochu est redoutable, donc il est préférable de s'en tenir à l'écart et de ne pas raconter ce que l'on a simplement entendu. La réflexion déclenche le processus et apprendre à réfléchir est donc la seule chose à faire. "Penser est le travail le plus difficile qui existe" a dit H. Ford avec raison et pour cela il faut associer la curiosité qui donne envie d'observer le monde autour de soi, la nature, les gens, les comportements avec l'effort de comprendre les interactions, les conséquences, les résultats et ne pas hésiter à critiquer en donnant au mot critique son sens positif qui consiste à analyser le pour en cherchant le bon , le beau et le bien et à détecter le contre avec le mal, le laid, le faux. Le point fondamental est que la pensée n'est pas un nuage, une fumée. Pour exister, elle doit se matérialiser sous la forme de mots que l'esprit entend. Il faut donc avoir un vocabulaire qui est aussi un dictionnaire pour en comprendre les sens. On l'acquiert au fil du temps, sans s'en apercevoir. Pas besoin de connaître l'orthographe et la grammaire, même si cela aide et qu'il y a peu de penseurs qui ignorent l'accord de participe passé avec le verbe avoir.
Armée de curiosité et de mots, entrainée par l''esprit critique, la pensée peut s'exprimer dès qu'elle se manifeste. Au démarrage, il est normal qu'il n'y en ait pas beaucoup, faute de matières premières. Très vite; elles viendront, de l'extérieur qui pose beaucoup de questions impérieuses et on ne sait plus où donner de la tête. Pas de panique, il faut trier, garder les meilleures. C'est facile, car leur faiblesse est de ne pas être nombreuses.
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