À tous les vices et défaut qui accablent l'homme et en font un animal déplaisant et je citerai, pour ceux qui le considère comme la première merveille de la nature, son hypocrisie, son orgueil, sa méchanceté, sa bêtise, son égoïsme, on doit ajouter l'ingratitude. Je ne parle pas de la banale, celle qui l'empêche de dire merci à ceux qui lui sauvent la vie (les médecins, les pompiers, les policiers), qui le nourrissent (les épiciers, les boulangers, les bouchers) mais de celle qui lui fait ne pas remercier les pieds qui le font marcher, les yeux qui le font voir, les oreilles qui lui permettent d'entendre, le cœur qui bat sans arrêt uniquement pour le maintenir en vie, les poumons à qui il doit de respirer sans assistance, etc. Jamais, non plus, une pensée gratifiante pour le cerveau qui passe son temps à cogiter et suggérer des idées, qui l'aide à réfléchir. Reconnaître les mérites de tous ces serviteurs empressés à satisfaire les besoin, les envies, les caprices est au dessus des force du triste individu que nous sommes. Nous nous apercevons de leur présence seulement quand, exténués, fatigués, épuisés d'avoir tant donné, ils souffrent, gémissent. C'est leur façon de nous faire savoir qu'ils existent et payer notre ingratitude.
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