Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 28 janvier 2023

LA PATHOLOGIE CARDIO-VASCULAIRE EXPLIQUÉE AUX NULS

Riche, elle occupe un hôpital avec ascenseurs.

Au ras de la chaussée, l'accueil.

Au premier étage, la phlébologie consacrée aux varices, aux ulcères variqueux, aux phlébites superficielles.

Au deuxième étage, l'artériologie où l'on diagnostique et traite les artérites de membres inférieurs et les rares des membres supérieurs, celles des carotides, des vertébrales, les anévrismes de l'aorte (les neurochirurgiens préfèrent s'occuper de ceux de la sphère cérébrale).

À partir du troisième étage, on entre dans la domaine de la cardiologie, le saint des saints, on y parle à voix basse. Il y a plusieurs chapelles mais, interdépendantes, elles prient à l'unisson et ne se font pas la guerre. On a la rythmologie avec les troubles du rythme cardiaque de deux sortes et qui méritent deux étages. À celui où l'on est, il y a les malades atteints de tachycardie ou de tachyarythmie. Leur cœur au lieu de battre à 60 accélère de façon régulière ou irrégulière et dans les 2 cas de façon insupportable.

Au quatrième étage, on s'occupe des cœurs qui ralentissent, ne pompent plus assez et sont prêts à s'arrêter. On leur met un stimulateur qui les remet à l'heure.

Le cinquième étage est rempli par les insuffisances cardiaques. Le cœur est devenu poussif, peine à envoyer le sang dans les artères. Le malade  a du mal à marcher tant il est essoufflé. Il se remplit d'eau. C'est une inondation intérieure. On l'assèche en le faisant pisser et tout rentre rapidement dans l'ordre jusqu'à la prochaine fois car, hélas, parfois aigüe, elle est souvent chronique.

Le sixième étage est celui des cardiopathies congénitales. Occupé surtout par des enfants ou quelques adolescents venus d'un pays lointain n'ayant pas ce genre d'hôpital, on y ausculte et soigne des cœurs n'ayant pas la configuration standard. Des trous, des rétrécissements, des bizarreries en tout genre, résultat d'une embryogénèse farfelue rendent le cœur peu adapté à ce que l'on attend de lui. Cela se répare plus ou moins facilement.

Le septième étage est le domaine des myocardites, des cardiomyopathies et surtout des cardiopathies acquises au cours du temps ou par l'action intempestive de microbes du genre streptocoque qui abîment les valves mitrales, sigmoïdes, les rendant incontinentes ou les rétrécissent, c'est selon. Il faut les reformer ou les remplacer. C'est de la haute couture.

Le huitième étage a plusieurs succursales car il est très bien achalandé par les estropiés des coronaires. Tous les coronariens aigus ou chroniques y ont rendez-vous qui, pour un infarctus, qui, pour une  angine de poitrine ou angor. Maladie à la monde, elle est fabriquée à la chaîne par les mauvaises habitudes, le tabac, le diabète, l'hypertension, le stress, l'obésité. Ce secteur alimente un secteur chirurgical très prospère où l'on ponte, désobstrue, pose des stents et même, de temps en temps, quand on en a un de disponible et compatible, on greffe un cœur à la place d'un autre qui n'en peut plus et va dépasser sa date limite.

Une armada d'angiologues, de phlébologues, d'artériologues, de cardiologues, de rythmologues, d'électro-radiologues, de doppléristes, d'échographistes, d'hémodynamiciens, de chirurgiens s'occupe du navire amiral et de ses vaisseaux pour les protéger du naufrage et éviter la noyade aux passagers. Malgré leur science, leur expérience, leur dévouement, il est préférable de ne pas s'embarquer pour une croisière et de tout faire pour ne pas occuper l'équipage. 

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