Le succès du discours ne tient pas à l'intérêt du sujet, à la justesse des verbes et des adjectifs, aux qualités des compléments d'objet direct et indirect, à la pertinence du propos, à l'éloquence de l'orateur mais à la majesté des lieux, au charisme de l'orateur, à la publicité donnée à l'événement, à la renommée de l'intéressé et surtout au pouvoir qu'il a entre ses mains. Il peut ne rien dire d'intelligent, il sera ovationné, porté en triomphe par la foule en délire venue applaudir celui qu'on lui a vendu comme étant un grand homme, le sauveur de la patrie, l'élu de Dieu, celui qu'on attendait, qu'il nous fallait. Le besoin de croire la parole venue d'en haut, l'instinct d'imitation, l'habitude de suivre le troupeau rendent la foule dépendante et consentante et admirative du laid, du faux, du mauvais.
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