C'est un scandale abjecte, un crime odieux dont se rendent coupables les religieux, les politiciens, les scientifiques, les intellectuels, tous ceux qui parlent doctement, sentencieusement, pieusement et qui refusent de voir la réalité, de dire la vérité. La terre, son sol, son air, son eau, sa faune, sa flore ne peuvent plus supporter le poids, la faim, la soif, la respiration de la foule croissante du sud qui ne sait plus où se mettre et qui submerge la foule décroissante du nord qui ne sait pas où les mettre.
La misère qui se perpétue dans les faubourgs du Caire, les bidonvilles de Soweto, les taudis de Calcutta, les favelas de Rio, les camps de réfugiés de Somali, de Syrie frappe de pauvres gens qui ne savent pas qu'ils pourraient éviter d'en faire profiter leurs enfants et d'y échapper eux-mêmes en n'en faisant plus ou moins. Et parce qu'ils ne le pensent pas, il faudrait que ceux dont le métier est de penser leur disent que leur salut est là et non ailleurs. À l'ignorance des uns correspond la lâcheté, la bêtise, l'indifférence, le fanatisme des autres. Tous sont suicidaires tels ces lemmings de la légende qui courent se noyer. Pas un ne sera sauvé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire