Vous vous étonnez de ne recevoir aucun témoignage d'admiration, de reconnaissance ou la marque de respect que vous étiez en droit d'espérer pour tout ce que vous faites et avez fait pour le bien des uns et des autres et que votre sens du devoir, votre souci du bien commun, votre amour de la patrie et des petits oiseaux restent ignorés même de votre femme de ménage. Je comprends que vous soyez aigri, dépité, déprimé par ce mépris affiché des valeurs que vous défendez au mépris de votre santé, au risque de déranger vos intérêts et de mettre votre réputation en danger. Heureusement vous n'avez aucune illusion et savez à l'avance que les hautes autorités morales, politiques et religieuses de votre village n'assisteront pas à votre enterrement, que la municipalité n'offrira pas un vin d'honneur à cette occasion et que la cérémonie se fera en catimini avec la seule présence du caniche du fossoyeur. Tout cela vous laisse de marbre car vous vous rappelez que les grands hommes ne sont pas appréciés des valets comme l'a justement dit un illustre inconnu.