L'accent de vérité que sait prendre le bon menteur ne cachera jamais l'air de satisfaction que lui donne le plaisir coupable de pratiquer un art interdit à qui n'est pas un comédien sur une scène. Il faut un talent fou pour dissimuler la vérité, raconter des bêtises, paraître sincère, être persuasif, maîtriser l'improvisation, jouer sur les émotions, manipuler. Mais un bon observateur remarquera toujours les signaux que le corps du menteur envoie à son interlocuteur pour lui dire de ne pas croire ce qu'il entend et de voir qu'il cligne des yeux, que son front a des rides fugaces, que sa voix change, qu'il se frotte le nez, se touche les oreilles, se tripote les mains, se penche en arrière, respire plus fort, déglutit plus souvent, cherche ses mots, etc..
Dorante, le menteur de Corneille dans la pièce éponyme en est un prototype parfait et vous fera découvrir les charmes et subtilités du mensonge. Après, vous saurez le pratiquer et personne ne vous démasquera plus.
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