Le caractère, la mentalité, la psychologie conditionnent notre façon de penser et dictent nos modes d'action. Le consensus est presque général. Il faut ajouter qu'ils sont tributaires de la sagesse, de la raison et de l'intelligence qui doivent elles-mêmes compter avec la bêtise, l'imbécilité et l'idiotie inhérentes à l'espèce. Remarquons que ces grands noms, ces termes pompeux, ces mots imposants ne disent pas ce qu'ils sont, d'où ils viennent, pourquoi ils sont là. Ce ne sont que des généralités, des condensés d'autres choses dont nous ignorons tout. On est content de s'en gargariser et de faire semblant de savoir.

La personnalité résulte de l'interaction de tous les éléments en présence et en affecte l'expression selon l'intensité de chacun des composants. Le consensus est encore une fois quasi général. Nous devons cependant jeter un pavé dans cet alignement des opinions en ajoutant un interférent jamais évoqué et qui dépasse en les surpassant tout le reste que nous venons d'énumérer. Indestructible, indifférent, inébranlable, il est fondateur et ne change jamais. Il fait de nous un triste sire, un parfait salaud, un pauvre hère, un dégoutant ou, au contraire, nous rend aimable, plaisant, fréquentable, charitable ou un mélange. Ce socle forge notre caractère, notre mentalité, notre psychologie. Notre cerveau n'était pas une tabula rasa. Il était déjà conditionné par le message que portaient les 2 gamètes  qui allaient fusionner à la conception. Notre moi profond était inscrit là et y restera malgré toutes  les imprégnations, les impressions, l'éducation.  C'est une force primale, positive ou négative. Elle fait de nous un ange ou un démon ou les deux. Ce substrat primordial est donc ancestral. Il vient du début de la généalogie humaine, d'avant même l'homo erectus. Il faut remonter aux fonds abyssaux quand il n'était qu'une amibe tirée par le soleil et l'envie de brouter ailleurs. C'est là, dans un repli de son microscopique génome, qu'attendait ce trait de caractère qui fera de nous un individu incapable de changer, d'évoluer, de se bonifier et d'admettre qu'il n'est, au fond qu'une cellule qui s'est multipliée et dont il a conservé les fondamentaux: le besoin de boire pour rester humide, le besoin de se reproduire pour durer, l'envie de manger pour grossir, croitre et embellir. Cette trinité est inaltérable, a survécu à toutes les mutations, les associations, les accouplements. Elle est restée dans la couche la plus profonde des bas-fonds du tréfond. D'autres caractères se sont associés au fil des rencontres, des accidents de parcours. Ils n'ont jamais effacé les tôt  venus et les associés de la première heure: la soif, la faim, le désir d'éternité et des traits psychologiques comme le besoin de mentir, de trahir, de faire le bien, le mal, de gagner, de perdre, de tuer. Le reste est un vernis, un  maquillage pour distraire,  retenir l'attention, paraître libre et faire oublier la mentalité de l'amibe originelle.