Ma barbe, je la rase tous les jours et elle repousse, infatigable, indifférente à ma coupe rase, fidèle à sa vocation, à sa mission: faire de l'ombre à mes joues, à mon menton.
Elle me blesse jusqu'au sang que la lame du rasoir fait couler quand je vais la chercher pour la couper où elle se cache, sous la peau.
Elle m'en veut, elle voudrait être libre de pousser à sa guise, de fleurir, faire de moi un barbu et m'envoyer à la guerre, à la mort.
Heureux les imberbes, ils ne connaissent pas mon malheur.
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