Un jour, les jurés du prix Nobel décidèrent de secouer leur
vieille institution et de la rajeunir en créant un nouveau prix. Réunis en
séance plénière à huis clos, ils arrêtèrent leur choix sur le nouveau prix. À l’unanimité, ils se rallièrent à la suggestion d’un des leurs qui avait proposé les prix
Nobel du BEAU, du BON et du BIEN.
Mais aussitôt, les objections fusèrent : 3 prix Nobel
en 1, cela était mesquin, et 3 c’était trop, il convenait de choisir entre 1 et 3 et entre le bien, le bon et le beau.
Les discussions reprirent. Mais le choix entre les options s’avéra
impossible, aucune majorité qualifiée ne se dégagea et les jurés allaient se
séparer sur un constat d’échec quand une idée fut émise : pourquoi ne pas
laisser le choix à des âmes pures, innocentes, libres de toute idéologie,
théologie, philosophie, sectarisme ?
L’idée parut géniale et la décision prise : ce sont des
enfants qui décideront.
Le grand jour arriva et, à 100 enfants de 6 à 10 ans, nos
sages jurés posèrent la question suivante:
« Si, un jour de vacances, vous aviez le choix entre :
- option 1 : avoir mal au ventre pendant une heure;
- option 2 : un mauvais temps avec de la pluie, du vent,
du froid;
- option 3 : manger un gâteau que vous n’aimez pas,
qui vous dégoûte
Que choisiriez- vous ? »
Au dépouillement, on eut : 30 voix pour l’option 1, 30
voix pour la 2, 30 voix pour les 3 et 10 bulletins nuls.
La perplexité des jurés ne dura pas longtemps : il y aurait
une alternance sur trois ans avec un Nobel du Bien, un Nobel du Bon et un Nobel
du Beau.
Plus tard devant les journalistes,
ils expliquèrent leur décision :
- l'option 1 correspondait à la notion de bien avec l’idée
de bien être, de bonne santé.
- l’option 2 correspondait à la notion de beau en opposition
avec le mauvais temps.
- l’option 3 correspondait à la notion de bon, puisqu’on leur proposait de manger un mauvais
gâteau.
Le fait qu’ils ne purent se départager fut seulement la
preuve que le beau, le bon, le bien sont des valeurs qui se valent, qu’elles ne
peuvent être mises en compétition car elles sont inégalables.
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