La croyance relève de la psychiatrie lourde. C’est le seul
exemple où un être vivant déifie son créateur, faute de savoir pourquoi il est
là. Il le fait avec la bonne foi de tous les psychotiques. Comme eux, il sait
que sa raison est bonne mais il se situe plus haut, il est tellement admiratif
de lui-même, tellement persuadé d’être la perle de l’univers qu’une telle
merveille de la nature ne peut être qu’une créature divine. Il y en a même
qui, réunis en communauté, se sont autoproclamés le peuple élu. Le prix payé
pour cette exclusivité a été épouvantable, il reste effrayant, il sera effroyable.
Un aveuglement de ce calibre témoigne d’une infatuation qui dépasse l’orgueil car elle ignore l’insuffisance, la médiocrité, la bêtise de l’espèce. Elle ne peut s’expliquer que par une cécité psychique, un délire mystique.
Ses passages à l’acte sont redoutables. Dans la sphère privée, il s’incarcère, s’abîme en dévotions, se flagelle, se martyrise, se crucifie, divorce d’avec sa réalité. Son masochisme se dédouble d’un sadisme pour ceux qui ne pensent pas comme lui. Hier, chez nous, c’étaient les guerres de religion, l’inquisition, les bûchers, les autodafés, les anathèmes, les excommunications, les mises au ban, aujourd'hui, ce sont encore les guerres de religion, les égorgements, les fatwas, les bains de sang, les lapidations.
La croyance en dieu est une hallucination mythique innocente dans la science-fiction, mortifère dans la réalité.
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