La plus grosse est, par définition, l’erreur astronomique. On la doit à Urbain VIII qui laissa condamner Galilée en 1633 par les juges de l’Inquisition. Grâce à sa lunette, il avait mis de l’ordre dans le ciel, montré comment les astres tournaient rond. Tout cela n’était pas du goût des pères de l’église qui ne croyaient que ce qu’ils lisaient dans la bible. Sous la menace d’une fin fumante, il abjura tout ce qu’ils voulaient, à 70 ans et à genoux. A la décharge de ce pape, qui, par ailleurs laissa un bon souvenir de poète, d’esthète et d’une grande vertu théologique et théocratique, il faut rappeler que l’infaillibilité pontificale n’avait pas été établie. Il travaillait donc comme tout un chacun avec les moyens du bord et sous l’inspiration du moment. Il ne pouvant se prévaloir de l’assistance du Saint Esprit réputé le plus intelligent de la Trinité. Ce n’est qu’en 1870 que le concile de Rome établit de façon irréfutable que le pape ne pouvait se tromper dans l’exercice de sa fonction. Une lecture entre les lignes de la charte fondamentale ne laissait aucun doute. L’année est charnière dans l’histoire du catholicisme. Avant, on a 18 siècles d’erreurs de jugement, d’appréciation, fatales pour les hérétiques, les convertis récalcitrants, les athées militants. 18 siècles de guerres de religion, de schismes, d’anathèmes, de controverses, d’excommunications réciproques, de croisades. 18 siècles d’obscurantisme à vendre des indulgences, faire commerce avec les reliques, à faire des rois, à défaire des mariages, à couronner des empereurs, à commander des guerres pontificales, à enrichir le musée du Vatican et à construire des cathédrales, des basiliques, à occuper Michel-Ange, Rafael, le Bernin, consorts et compagnie et accaparer le marbre de Carrare. Après 1870, devenue infaillible, l’autorité papale prit une autre dimension, et opéra un changement radical, le St Esprit pouvant donner pleinement sa mesure. L’Église devint enfin ce qu’elle n’aurait jamais du perdre de vue. Le temps des erreurs était terminé. La répartition du travail est devenue la suivante : le pape propose et la décision collégiale se fait au plus haut des cieux. Son rayonnement aurait atteint le zénith si l’erreur astronomique de 1633 avait pu être effacée. Malheureusement, elle reste ancrée dans les mémoires et, malgré les efforts méritoires de quelques jésuites qui brillèrent en astronomie et de l’abbé Simon en astrophysique, ils ne réussirent jamais à convaincre ceux qui doutent que l’Église a une vision très claire du ciel.
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