Si vous êtes avare et n'aimez pas dilapider votre argent ou ne voulez pas offrir un cadeau qui sera revendu le lendemain sur Leboncoin, mis au placard ou jeté à la poubelle, ce conseil est pour vous: gardez les mains vides mais ayez la bouche fleurie et offrez un bien précieux, négligé, merveilleux, inestimable: de l'admiration. Le bénéfice est immédiat et votre ami, votre relation, votre hôte, votre parenté ressentira une impression de bonheur qui lui viendra de son ego soumis à une poussée de dopamine, une décharge de sérotonine, un flash d'endorphines et un giclée d'ocytocine. Ces hormones du bonheur n'attendent que l'occasion d'entrer en action mais, rarement sollicitées, elles sont en attente d'être exploitées. Vous les libérez par votre exercice d'admiration et leur effet est immédiat et peut être durable si vous l'avez travaillé. Il ne faut pas improviser. Il doit être sincère, étayé, argumenté et refléter une conviction. Il n'est pas une flatterie mensongère qui apparaîtrait comme une flagornerie insultante. Les motifs propres à la susciter sont faciles à trouver. Vous féliciterez au cours de la conversation l'autre de la beauté de sa propriété, vous vous enthousiasmerez de sa curiosité jamais rassasiée, de la réussite de ses enfants, de sa jeunesse d'esprit. Il s'agit simplement de ne pas faire de la rétention des sentiments et, sous prétexte de discrétion, de taire les sentiments positifs qui vous ont fait accepter l'invitation.
PS: si votre capital d'admiration est épuisé et vous voulez cependant donner un plaisir mérité, je vous suggère une méthode éprouvée et d'offrir un ou plusieurs livres de qualité que vous aurez estampillés préalablement bon pour la santé de l'esprit et donc du corps. Je vous recommande: "Maniac" de Benjamin Labatut, "Disruption" de Stéphane Mallard, "Sidi" d'Arturo Pérez-Reverte, "Contes et récits soufis" d' Idries Shah, "L'individu, fin de parcours?" de Julien Gobin, "Un libéral nommé Jésus" de Charles Gave. Ils sont admirables par leur intelligence, leur profondeur, leur intérêt.
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