La célébration de l'habitude ne peut cacher tout ce qu'elle a de détestable. Son vice irrémédiable est de remplacer par un automatisme décérébré le geste pensé, calibré par une attention soutenue, un souci conscient . Le vrai artiste ne travaille pas sa toile par habitude, il referais toujours la même. Elle doit être originale, unique et ne sera un trésor qu'à ce prix. La machine fonctionne par habitude. Ceux qui la copient deviennent comme elle: la bonne sœur avec son rosaire, le curé et son bréviaire ne sont que des moulins à prières, le maçon qui aligne des parpaings oublie ce qu'il est en train de faire et pense à sa journée de pêche du lendemain. Elle est une addiction qui détruit la liberté, la volonté et empêche de changer.
Certes l'habitude a des défauts mais qui sont éclipsées par ses qualités. Elle rend facile le difficile, fait gagner du temps, affine le geste, fait supporter la routine, le corvée, l'insupportable, la vie.
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