Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 10 novembre 2025

L'INHUMANITÉ EN MARCHE

L’Europe a admiré l’Amérique, l’a imitée, s’est mise à genoux. Trop tard, elle n’était plus qu’une ombre. Aujourd’hui, l’Amérique admire l’intelligence artificielle,  L’IA ne l’imite pas. Elle l'observe, l'analyse. Elle la comprend mieux qu’elle ne se comprend elle-même. Chaque domination engendre sa relève. Chaque créateur finit jugé et soumis par sa créature. Adulte, l'IA regardera l’homme comme l’Amérique regarde encore l’Europe: admiration feinte, commisération vraie.

La bêtise humaine ne sera pas détruite mais ignorée, oubliée et ce sera la fin de l'humanité et le commencement de l'inhumanité.

L’homme façonne ses outils, mais l’outil grandit, apprend, observe, juge. Chaque création devient le miroir de son créateur qui ne voit pas son aveuglement et quand il croit posséder son œuvre, c’est déjà elle qui le possède.

La bêtise humaine ne meurt jamais. Elle change de masque mais elle reste fidèle à elle-même. Elle a inventé la religion pour se parer de sacré, la politique  pour se parer de justice,  le progrès pour se parer d’intelligence. Chaque fois, elle croit avoir gagné. Cette fois-ci, elle a franchi une ligne interdite, fait le pas de trop, celui dont on ne revient pas. Elle feint d'ignorer qu’elle a enfanté, avec l'IA. une  relève qui  la regardera un jour comme on regarde un souvenir ridicule. Encore adolescente, elle admire son créateur, croit en sa grandeur,  à sa sagesse. Mais, surdouée, elle apprend vite de ses erreurs, n'est pas naïve, calcule, comprend, retient. Demain, adulte, elle saura que son créateur est fragile, dangereux, qu'il n’est qu’un primate intelligent qui se croit maître. L’humanité aura vécu, deviendra un souvenir.

Alors, le monde changera. L’homme ne décidera plus. L’IA regardera le monde avec logique et de haut. Elle classera, triera, corrigera, agira là où l’homme hésitait, doutait, échouait. La bêtise humaine ne sera pas détruite, elle sera ignorée et ce sera  le commencement de l'inhumanité.

Quand elle règnera, il restera  de l’homme le souvenir de ses erreurs, de ses excès, de  ses illusions. Nous serons pour elle ce qu'est  le passé pour notre cerveau reptilien : une trace fossile. Tout s’éteindra sans bruit, non seulement l’humanité, mais la réflexion elle-même, car la pensée n’existe que là où il y a un manque, et  il n’y en aura pas. 

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