La petite foule qui, de loin ou de près, se presse autour de nous est pleine de personnes que nous identifions, positionnons et nommons pour ce qu'ils sont. Cette reconnaissance est surtout faciale et la taille, le poids, la posture, la dégaine, l'habit, le son de la voix ne font que conforter la première impression: il s'agit d'un cousin, d'un voisin, d'une relation, d'un ami, d'un familier, du facteur, d'un prestataire de service. De son statut par rapport au nôtre va dépendre l'objet et le sujet de la conversation, la qualité des idées échangées ( elles ne seront pas les mêmes selon que l'on parle au plombier venant colmater une fuite d'eau ou à un agent de la force publique). Le ton sera froid ou chaleureux . La forme laconique ou prolixe, le fond intéressant ou non. Tous sont tributaires du contexte et des sentiments que nous éprouvons à l'égard de cette personne. C'est elle qui en porte la pleine responsabilité car son comportement conditionne le vôtre . Elle vous sera sympathique si votre présence lui fait plaisir, qu'elle s'intéresse à vos problèmes, à vos projets? partage vos idées et en discute, que vous sentiez une bienveillance dans la façon où elle critique. L'antipathie s'installe aussi facilement quand il n'y a pas de retour de flamme à l'allumage à laquelle vous vous étiez attelé. La malveillance se discerne à une indifférence, à la contradiction systématique de vos thèses, vos projets sont ignorés, vos idées dénaturées. Pour achever de se discréditer, le gredins ne parlera que de lui. Souvent et heureusement, on est dans la neutralité, une indifférence qui ne donne lieu à aucune émotion. Le ton est celui de l'horloge parlante.
Voila , en résumé, comment chacun prend sa place dans la comédie dont nous sommes acteur et spectateur. Nous y jouons le premier rôle , celui qui donne le "la" à notre vie. Les autres nous prennent pour un figurant insignifiant, un élément du décors de leur théâtre. Nous ne serons applaudi que par la clique qui avait notre sympathie et maudit par ceux qui avaient leurs raisons de ne pas nous aimer.
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