Parlons du plaisir de vivre au quotidien. Il vient du bonheur que donnent les faits et gestes de la journée. Ils sont nombreux. En voici quelques uns: avaler un petit déjeuner fait d'un croissant et d'un café au lait, déjeuner de carottes râpées et d'un bifteck-frites arrosé d'un verre d'eau, dîner d'une soupe de chez Picard suivie d'un œuf sur le plat et d'un bout de camembert, se laver les dents, prendre une douche. Comme distraction, il y aura eu la lecture des faits divers dans le journal, l'écoute d'un discours du politicien à la mode, les nouvelles des guerres en cours ou en instance, des conversations enrichissantes sur le temps qu'il fait et qu'il fera, sur la santé, la situation interne et internationale qui pourrait être différente et meilleure. On aura pris son pied à travailler de bon cœur en discutant avec des clients de leurs problèmes et de nos solutions. À la fin de la journée, on sera émerveillé de l'avoir passée sans s'en apercevoir, comme celle d'hier, de n'en garder que le souvenir d'un moment inutile qui se répètera demain et les jours suivants avec une régularité monotone qui donne au plaisir de s'endormir avec l'espoir de ne pas se réveiller une intensité qui vaut la peine d'être vécue.
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