L'éthologie est classiquement réservée à l'étude des mœurs animales mais l'homme en étant un, nous le considérerons sous cet angle en parlant de ce qu'il doit à l'imprégnation chère à Konrad Lorentz. Il en a démontré l'impact sur les oies et la façon dont leur comportement était induit par les premiers contacts qui suivaient la naissance, leur attachement étant conditionné par les premières expériences sensorielles qui sont à l'origine de la formation du lien social. L'identification à l'autre naît à ce moment-là. Cette imprégnation a un rôle majeur dans la formation de la personnalité et complète celui de l'instinct. L'enfant-loup en est un bon exemple et il ne se libèrera jamais de la meute qui l'a sauvé de la mort en l'adoptant. L'enfant subit l'imprégnation dès sa naissance et c'est elle qui l'attache à son entourage, à son environnement et l'adapte à son milieu qui lui fournit les codes, le langage. C'est alors que son besoin d'imitation est maximum et il copie tout ce qu'il voit et entend. Il lui doit de marcher debout (l'enfant-loup marche sur les deux pieds et les deux mains), de parler la langue des parents etc.. Le mental, la psychologie sont aussi impactés et l'imprégnation influencera aussi la façon de penser, de croire et il faut beaucoup d'esprit critique pour se débarrasser des idées et des croyances incrustées à ce moment-là. La foi doit beaucoup à ce mécanisme. L'imprégnation débute par le baptême et elle se renforçait dans les familles chrétiennes par la messe dominicale, l'observation du carême, du poisson le vendredi, de la confirmation, des première et deuxième communion, de l'éducation dans un collège religieux. Les piqûres de rappel étaient incessantes et jamais l'idée ne venait du bien fondé de ces rituels. Chez certains, l'interrogation ne sera jamais posée. D'autres, prenant de la hauteur et du recul se poseront des questions et les réponses ont assez de force pour se libérer d'une croyance imposée par ceux qui avaient subi la même imprégnation et ne s'en étaient jamais libérés.
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