Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 30 décembre 2023

VUE D'ENSEMBLE DU SYSTÈME MILITAIRE

Le ministère de la défense nationale organise la guerre de façon scientifique pour être sûr de la gagner. Elle dispose de 4 échelons ayant chacun une hiérarchie, un but.

Le premier est stratégique. Il décide de l'objectif, définit les besoins, étalonne les moyens. Il fixe le début de l'opération (conquête, reconquête), établit le programme et signe la fin de la paix. Les acteurs de ce drame en gestation sortent de l'École de Guerre après avoir fait ici Polytechnique, Saint-Cyr, ailleurs ils ont des académies (West Point, Sandhurst). Ils finissent, galonnés de la tête aux pieds, général en chef et grande croix de la légion d'honneur pour des faits d'armes héroïques exécutés sur la carte de l'état major général des armées, dans un bunker souterrain, à l'abri d'une explosion atomique.

Le deuxième est tactique. Proche du terrain mais encore dans une zone sécurisée, y évoluent des généraux désireux d'acquérir leur deuxième étoile. Ils manient des corps d'armée de 20.000 hommes qu'ils déplacent au gré des engagements et du va et vient des offensives et des contre offensives. Ils ont sous leurs ordres des colonels qui effectuent le gros du travail aidés de commandants.

Le troisième  échelon est en première ligne. Il est sous le feu des canons, va au contact de la mitraille, marche au milieu des champs de mines et se fait tuer en grandes quantités en obéissant aux ordres qui les condamnent à mort. Il est constitué de soldats de première classe, souvent analphabètes, ne sachant pas ce qu'ils font là, mais obligés d'y être pour répondre à l'appel de la patrie et ne pas être exécutés comme déserteurs. Des caporaux, des brigadiers, des capitaines les encadrent étroitement pour qu'ils ne soient tentés de rentrer chez eux. On les appelle dans le jargon militaire de la chair à canon.

Le quatrième échelon opère en amont. On entre dans le domaine de l'espionnage. Couvert par le Secret-Défense, je n'en dirais pas plus que je n'en sais par ouï-dire, recoupements, supputations, mémoires apocryphes d'anciens espions à la retraite ayant survécu aux épurations. On a une section A dite active. Elle emploie des têtes brulées, des peurs de rien, des sans scrupule, des James Bond, des OSS117. Ils font sauter les centrales atomiques, immobilisent les sous-marins, kidnappent, volent les secrets d'état. Ils sont spécialisés dans les missions impossibles et gagnent la guerre sans l'aide de personne. La section B prépare la sale guerre pour la faire gagner d'avance, sans bataille. Elle opère en marge des militaires qui n'aiment pas qu'on veuille les priver de leur gagne-pain. Ils agissent dans l'ombre, cachés dans des bureaux d'où ils tirent des ficelles. Ils désinforment, infiltrent, corrompent, prônent le pacifisme, prêchent la non-violence, pratiquent le désarmement moral. Ils ont pour mission de faire pourrir le fruit de l'intérieur,  de transformer l'ennemi en collaborateur zélé, de lui faire aimer sa défaite et de l'aider à perdre la guerre. 

Vous voyez que gagner une guerre est facile. Il faut seulement une bonne organisation, un bon stratège (pas 2 car ils se battraient), des tacticiens de qualité, une piétaille nombreuse et disciplinée ne crachant pas sur la mort et des espions connaissant leur métier et ne jouant pas un double jeu.

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