Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 8 août 2023

LES PLAIES DE L'AUSTRALIE

Je viens de voir un reportage  intéressant sur YouTube sur les plaies qui accablent l'Australie, ce grand pays de 7.761.000 kilomètres carrés et peuplé de 27 millions d'habitants.

Elles sont nombreuses mais le documentaire ne parlait pas de la chaleur, des incendies, des inondations, de la sécheresse, des typhons, des cyclones. Il centrait son étude sur les dégâts provoqués par les espèces animales importées. 

En numéro 1, il y a le lapin. En 1859, 12 couples furent introduits par un colon dans sa propriété pour le plaisir de la chasse. Ils seraient aujourd'hui 300 millions. Leur reproduction galopante se moque de tous les moyens essayés pour s'en débarrasser: l'armée leur déclara la guerre, le poison, les virus. Rien n'y fait, ils s'adaptent, s'immunisent et sont toujours un problème majeur.

Les souris débarquèrent des bateaux en même temps que les autres envahisseurs, les colons venus d'Angleterre, en 1787. Le terrain leur plut, elles le conquirent et prospèrent sans limitation. Elles envahissent régulièrement par millions les lieux habités et se comportent de façon barbare. Actuellement, l'Australie subit la pire invasion de son histoire et les fermiers sont désespérés. Par millions, elles mangent tout. Rien ne les arrête. Les images sur YouTube sont impressionnantes.

Les renards furent invités, en 1833 pour permettre à de riches colons de pratiquer la chasse à courre et comme le lapin, il préférèrent être libres que de servir de cible. Ils en profitèrent au point d'être un tracas supplémentaire. Ils seraient plus de 7 millions. Le tribut qu'ils prélèvent sur les lapins ne suffit pas à les rendre sympathiques car ils s'attaquent aux autres petits mammifères. Il n'a que l'homme comme prédateur et il s'en joue.

Les dromadaires, eux, furent importés en 1840 pour servir au transport des marchandises et abandonnés quand les camions et les routes carrossables s'avérèrent plus pratiques. Les parties désertiques de l'Australie sont faites pour eux. Nombreux (1 million), ils vagabondent, piétinant et dégradant les sols. Devenus sauvages, ils se comportent comme tels. En faire de la viande de boucherie est le dernier espoir pour en venir à bout. Toutes ces bestioles ont pour point commun d'être des prédateurs pour les animaux autochtones et prennent leur place.

Il ajoutait les émeus indigènes ( de grands oiseaux coureurs ne volant pas) en tant que fléau et oubliait les mouches qui, par milliards prospèrent sur les bouses des immenses troupeaux de ruminants (28 millions). Les 6 millions de chats devenus sauvages et leurs frères et sœurs domestiques  tueraient plus de deux milliards d'oiseaux, de reptiles, de petits mammifères. Je me rappelle être entré dans un nuage de sauterelles en vadrouille, pas loin de Melbourne, en voiture, beaucoup voulaient poursuivre le chemin avec nous et étaient entrées de force par l'aération.  

Le reportage ne parla pas du principal nuisible que l'Australie dût affronter pour son malheur et celui de tous ses habitants, c'est à dire l'invasion des colons anglais. Peu nombreux au départ, ils sont aujourd'hui 27 millions et le traitement qu'ils firent subir à cette île continent de 7.741.000 kilomètres carrés n'a rien à voir avec les quelques méfaits dont sont coupables lapins, souris, renards, dromadaires et les autres. Les néo-australiens s'attaquèrent d'emblée aux premiers occupants et s'ils ne parvinrent pas à les supprimer, ils les spolièrent de leurs terres, les parquèrent loin de tout, en firent des citoyens de troisième classe. De 1 million avant l'arrivée des anglais, ils n'étaient plus que 100.000 en 1900. Rien ne leur fut épargné et ils mènent encore aujourd'hui une vie misérable. Les colons utilisèrent les grands moyens pour façonner le pays à leurs idées courtes: production, consommation, gains, spéculation et ces moteurs n'ont jamais cesser de fonctionner. Leur ardeur, leur fureur à transformer le paysage en le défonçant avec de mines à ciel ouvert gigantesques, en pratiquant un élevage extensif des moutons (120 millions de têtes), les fermes ont des surfaces gigantesques, six dépassent  le million d'hectares. Ils détruisent, sans répit, sans merci en produisant toujours plus.

L'Australie reste malgré ces inconvénients un beau et chaud pays où les australiens paraissent contents de vivre. Elle attire toujours les immigrants. Il faut remarquer cependant que quelques uns la quittent, n'appréciant pas le climat politique, les lapins et les souris n'y sont pour rien.

PS: ce réquisitoire serait injuste si on n'ajoutait pas qu'ils se comportent comme tous les autres humains. Seuls les rares peuples qui avaient conservé leurs traditions, n'avaient pas été évangélisées, pour leur malheur, échappaient à cette fatalité du mal, on les appelait avec condescendance et mépris des peuples primitifs. En reste-t-il?  Ce qu'on  peut reprocher n'est pas pire que ce que l'homme fait partout et depuis toujours dès qu'il s'en donne l'occasion.

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