Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


jeudi 31 août 2023

DE FIL EN AIGUILLE

Je signale en janvier dernier à son propriétaire qui habite à l'autre bout de la France qu'un immense sapin de sa parcelle forestière qui borde la route D503 qui longe ma clôture est mort et menace de tomber du mauvais côté, sur la route et ma clôture. Il me répond aussitôt, très concerné, qu'il en avise son homme de confiance qui fera le nécessaire. Un mois plus tard, rien ne s'est passé. Je téléphone à l'homme de confiance qui me répond, très concerné, qu'il s'est rendu sur place, a vu le problème, a constaté qu'il ne pouvait rien faire, faute de moyens suffisants mais qu'il confiait le problème à un professionnel de l'abattage difficile et tout rentrera dans l'ordre dans moins d'un mois, juré promis. Quatre semaines passent  et le sapin est toujours là, plus mort et dangereux que jamais. Je fais une lettre au maire et la première adjointe m'avertit que le problème a été examiné par le conseil municipal, très concerné, qui a conclu qu'il relevait du département et du conseil général qui a la charge du maintien en condition de cette route départementale. Un mois plus tard, le statu est toujours quo, nous sommes en juin et j'en appelle au conseil régional qui doit bien servir à quelque chose. Ma lettre reste morte. En juillet, j'en réfère au ministre de l'intérieur  qui me confie son impuissance, la chose relevant du domaine de compétence des autorités européennes auxquelles il a transmis le dossier. Le commissaire en charge de ce genre de problème me répond au début d'août que les urgences du moment accaparent toutes ses équipes qui travaillent sur les menaces existentielles qui rodent autour  de sa commission et que la route D503 n'en fait pas partie, donc adressez-vous ailleurs. Le 30 août, je faisais déposer en main propre un courrier au siège des Nations Unies, 405 42nd Street New-York USA, dans laquelle je demandais au secrétaire du conseil de sécurité que ce dernier soit saisi, en urgence, de mon problème et qu'il  vote une résolution ayant la force de la loi et qui missionne une équipe de bûcherons casques bleus avant que le sapin en question ne s'abatte sur un car scolaire ou un piéton isolé. La réponse immédiate ne me laisse aucun espoir: le secrétaire m'avertit en termes diplomatiques que mon recours de la dernière chance n'a aucune chance de succès. Il sait d'avance que l'un des membres des  cinq pays permanents va user de son droit de véto en arguant que le conseil n' a pas  le droit de s'immiscer dans les affaires intérieures de la France qui dispose des forces nécessaire pour solutionner le problème avec célérité et efficacité  pour peu que le processus administratif ait été respecté dans la forme et le fond sans qu'il soit fait appel à une équipe de bûcherons casques bleus, que la France n'a de comptes à rendre à personne de la façon dont elle assure la sécurité des cars scolaires et des piétons isolés comme vient de le rappeler dans son dernier discours le président de notre république avec une force qui avait beaucoup d'éclat.

Au neuvième mois, nous en sommes là. En désespoir de cause, j'ai jeté une bouteille à la mer, fait une prière à sainte Rita, la patronne des cause désespérées et prépare un pèlerinage à Lourdes, un voyage à Rome en espérant rencontrer le pape. Vos suggestions sont les bienvenues. Merci d'avance.

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