Personne sauf moi compatit au triste sort de la plante des pieds. Aucun artisan de la culture des sols, aucun de ses profiteurs: semeleurs et ressemeleurs, chausseurs, podologues, maréchaux-ferrants ne se lèvera et prendra sa défense. Son sort cruel le mériterait car jamais la plante du pied n'aura comme ses congénères des champs et des prés tels que le plantain, le liseron, le chiendent, le bonheur de s'enraciner, de pousser et d'avoir des feuilles, des fleurs. Ecrasée, piétinée, cachée dans le fond d'une chaussure malodorante, d'une pantoufle délabrée ou d'un fer à cheval rouillé, elle subit toutes les avanies sans se plaindre, stoïque, résignée, abandonnée même par ceux qui devrait se glorifier de la célébrer : les planteurs de clous de girofle.
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