Écrire sur les malheurs du pauvre monde est un grand classique de la littérature , lisez madame Bovary, le Rouge et le Noir, les Misérables. Parler du même sujet dans les conversations a le même succès, il en fait l'essentiel après la météo. Avec une mine de circonstance, un air apitoyé, une larme en attente, on dissertera donc sur le récent veuvage de madame Durandar, la faillite de monsieur Vincent, le cancer incurable de monsieur X, le divorce des Untels ou la mort dans des conditions épouvantables du fils de l'épicière qui laisse deux veuves et 8 enfants en bas âge. Tous les détails sont évoqués et au besoin inventés.
Cette appétence pour le malheur a une fonction bien définie: elle sert à relativiser les propres soucis du lecteur ou des interlocuteurs qui peuvent se dire:" j'ai davantage de chance que ces gens-là et du bonheur dans mes malheurs."
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